Avec la sortie de Transformers 4, j'ai eu la soudaine envie de me refaire la Trilogie Originelle. Peut-être qu'à la fin je me dirais que j'aurais pas dû. Mais comme à ma première vision il y a 7 ans, pendant un été décevant, rempli de blockbusters pauvres qui en voulant se prendre trop au sérieux ont ensablé des adaptations qui auraient pu être légendaires - oui, Venom manipulé par un certain Sam qui se reconnaîtra, c'est toi que je regarde -, je suis émerveillé par le travail de Michael Bay, de Robert Orci et d'Alex Kurtzman. En l'écrivant, je me rends d'ailleurs compte que sur le papier, en termes d'équipe créative, ce film n'a absolument rien pour plaire.
Et pourtant, quand la légende de Cybertron est racontée, on se laisse tomber en même temps que le Tesseract qu'est le All Spark sur Terre pour rencontrer les humains qui deviendront les héros de ce film. Sam Witwicky, en plus d'avoir clairement un nom de merde n'est pas forcément très doué avec les filles, ni avec le fait de grandir, ni avec...'fin bref, il est doué avec rien, mais il avait un arrière-grand-père fou et ça va carrément changer sa vie, pile au moment où le film commence. Heureusement, parce que voir la vie d'un looser, c'est chiant, et ça s'appelle regarder American Pie.
L'humour scatologique est au fond de ce film et n'arrête pas d'en ressortir, ce qui expliquerait pourquoi beaucoup de cinéphiles avec un balai dans le cul le qualifient de sombre merde. Si tout est spectaculaire au premier abord, chaque élément es tourné au ridicule d'une façon ou d'une autre. On ne peut pas s'empêcher de rire devant le Secteur 7 - un équivalent du S.H.I.E.L.D sans que les scénaristes n'aient le droit de l'utiliser, un problème auquel Spider-Man et les Fantastic Four ont beaucoup moins bien fait face, ce qui est quand même un comble - ou en entendant presque chaque fin d'une scène de dialogue.
Le défaut majeur du film se situe principalement dans les personnages. Mikaela, si elle est pleine de silicone n'en est pas moins vide de sens. Pourtant l'histoire de la bombe du lycée qui soudainement tombe amoureuse d'un mec qui est loin d'être un sportif de haut niveau n'est pas complètement idiote, de même que lui donner un passé pas très reluisant. C'est un concept qui a déjà été exploité. Et fondamentalement, c'est là que se trouve le problème : les personnages sont des archétypes qui ne serviront qu'à accueillir ou à subir les Autobots et les Decepticons.
Ces robots qui ont justement une carrosserie aussi grosse que celle de Mikaela arrivent sans doute trop tardivement dans un film de plus de deux heures et leur passé n'a pas le temps d'être exploré. On passe immédiatement aux scènes d'actions. Les préférés du gars qui a réalisé The Island. Les blagues disparaissent en même temps et dévoilent quelques faiblesses dans le rythme du film. Mais putain, les robots sont classes !
Transformers est définitivement bon, malgré ses défauts. Son humour et son histoire posent les bases de ce que doit être un bon blockbuster de science-fiction à l'ère des effets spéciaux. D'autres réalisateurs et scénaristes devront passer par des univers différents pour les consolider, en amenant des personnages intéressants et émouvants et en travaillant sur le rythme. Il est juste dommage que ce ne soit pas Michael Bay qui s'en soit chargé dans le second et le troisième opus.