« You'll always be my first car man. I love you. » SAM WITWICKY

En 2007, Steven Spielberg et sa casquette de producteur (ainsi que Don Murphy) donnent à la gamme de jouet Transformers, un film sur grand-écran sous l’égide des studios DreamWorks et Paramount. Rappelons que Transformers adapte les jouets de chez HASBRO, une gamme de robots capables de se transformer en toutes sortes de véhicules.

Pas facile de trouver une histoire à travers cette gamme de jouet (alors qu’il existe déjà une série et des comics). De plus, Steven Spielberg et Don Murphy n’étaient pas d’accord sur le ton qu’il fallait donné au film. Les deux scénaristes Alex Kurtzman et Roberto Orci avaient relevés le défi, ils sont, ici, aidés par Ehren Kruger. Malgré une feuille de route bien estimable, le film perd en intensité à cause d’un parcours trop long parsemé de robots et de soldats se confrontant aux quatre coins du monde (de Shanghai aux États-Unis en finissant par les pyramides de Gizeh).

Le réalisateur Michael Bay, qui a déjà travaillé avec Alex Kurtzman et Roberto Orci sur le premier Transformers et sur son The Island en 2005, de toute façon, n’est pas dans la mise en place d’une mythologie (ce qu’il tente pourtant timidement de faire dans cet opus), mais d’orienter l’histoire vers un pur prétexte à l’action.

Pourtant, sans trop de surprise, le script donne à nouveau la vedette aux personnages humains, avec un jeune héros en passe d’entrer à la fac. Frustrant ? Pas vraiment. Si la première séquence à Shanghai correspond à ce qu’on pouvait rêver de voir un jour sur grand écran (des Autobots traquant les Decepticons épaulés par des militaires), on en revient très vite à la comédie débile à base de couple séparé par la distance et de blagues potaches. On va même jusqu’à interrompre une séquence d’action pour nous plonger dans une soirée de confrérie digne d’un clip de rap avec son lot de danseuses chaudes comme la braise.

En soit, le choix n’a rien de surprenant pour quiconque a vu le premier épisode, mais il fonctionne beaucoup mieux pour la simple raison que le film y va à fond dans la caricature (professeurs, élèves et parents sont tous obsédés), dans les dilemmes amoureux traités vulgairement et dans la grosse blague qui vise sous la ceinture.

Les Transformers n’échappent pas à ce traitement, si ils nous offrent fort heureusement notre lot de grosses bagarres, il est évident que le réalisateur ne les traite jamais comme des figures iconiques ou comme les centres névralgiques d’une mythologie poussée et cohérente. Ce sont pour la plupart des guignols justes bon à tout casser ou à sortir des répliques vaseuses, témoin ce duo de jumeaux robots mongoliens aux oreilles décollées (Skids et Mudflap) ou encore ce petit Decepticon se masturbant contre la jambe de Mikaela.

Comme dans le premier opus, il est impossible de s’attacher aux Autobots, ou aux Decepticons car on ne les reconnaît pas, mis à part Optimus Prime et Bumblebee, et ils sont beaucoup trop nombreux pour avoir un background.

Dès lors qu’on accepte que le film ne soit qu’une grosse comédie potache matinée de quelques robots et d’explosions ici et là, l’aberration filmique devient un authentique trip hallucinogène. Qu’importe que les enjeux soient balancés n’importe comment (un bout de cube accroché à un pull), que l’on ne comprenne pas toujours tout aux scènes d’action ou que l’antagoniste soit atomisé en une poignée de secondes. Le spectacle est tellement crétin qu’il en devient profondément fun et jouissif. Dans le fond, on s’éclate presque autant à voir des combats épiques filmés à hauteur d’homme qu’a entendre les robots se lancer dans des tirades hautement philosophiques.

Dans le fond, il n’y a rien de surprenant à ce qu’au détour d’une séquence on aperçoive un poster de Bad Boys II trônant fièrement dans le décors. Cela ressemble presque à une note d’intention de la part d’un réalisateur prêt à se surpasser dans ses penchants les plus machistes et les plus puérils.

Transformers : Revenge of the Fallen se lâche clairement dans la grosse blague qui tâche : deux chiens effectuent un missionnaire sur un canapé, un robot médecin avec un accent allemand, chaque plan sur Megan Fox ressemblant à une pose pour un calendrier érotique, la maman sous l’emprise de la marijuana, etc… On ne peut être plus clair sur les intentions du film. Il n’y a rien de respectable là-dedans, seul le plaisir malsain de tout détruire (y compris les neurones). On ne s’étonnera donc pas du sort réservé au seul personnage demandant le retrait des Transformers et qui sera parachuté littéralement (et symboliquement ?) hors de la navette avant le grand climax.

Le couple Sam Witwicky et Mikaela Banes est de retour, toujours interprétés par Shia LaBeouf et Megan Fox. Si lui à l’air de s’amuser à l’écran, ce n’est pas le cas de la jeune demoiselle. Toujours relégué dans le rôle de la petite copine sacrément belle (et la caméra va s’y attarder), elle n’aura pas grand chose à faire, pourtant elle dira que le tournage est une des pires expériences de toute sa vie :

Il veut être comme Hitler sur ses tournages, et il l'est. C'est un cauchemar de travailler pour lui. Shia LaBeouf et moi on échappe de peu à la mort quand on tourne un Transformers.

Des mots très dur, qui ne sont pas partagés par le reste du casting. Michael Bay a t’il agit différemment avec Megan Fox ? A t’elle été dépasser par le tournage ? Nous ne savons pas et ne saurons jamais. Quoi qu’il en soit, Josh Duhamel, John Turturro ou encore Glenn Morshower sont de retour dans la suite avec des personnages qui n’ont pas évolués.

Transformers : Revenge of the Fallen est un des plus gros succès de 2009, comme le fut Transformers en 2007. C’est pareil, mais en plus gros, plus fort et plus long.

La composition de Steve Jablonsky (qui a travaillé avec Michael Bay sur The Island en 2005 et Transformers en 2007) est moins inspiré, mais les thèmes du premier opus suffisent pour que la bande originale soit bonne. Sans compter la présence de Linkin Park et de Green Day.

Les studios Paramount et DreamWorks annoncent un troisième épisode pour juin 2011 avant même l'achèvement de Transformers : Revenge of the Fallen. Le réalisateur Michael Bay, qui arrive au bout du rouleau, a répondu :

J'ai dit que je prenais une année sans Transformers. Paramount s'est trompé dans la date de Transformers 3. Ils me l'ont demandé au téléphone, j'ai dit oui pour le 4 juillet, mais 2012, pas 2011. Cela signifierait que je devrais le préparer dès septembre. Pas question. Mon cerveau a besoin d'un break loin de robots guerriers.

Et bien, bon courage à Michael Bay, parce que le troisième Transformers est bien prévu pour 2011 avec lui-même derrière la caméra.

StevenBen
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le 23 mai 2023

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Steven Benard

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