- Une fois que je serais à l'Université qui prendra soin de toi ?
- Tu prends soin de moi ? Qui t'a appris à souder un circuit ? À écrire un programme ? À faire des belles tresses ? Moi, car c'est mon rôle de père.
- Qui t'a appris à cuisiner ton ketchup ? Ou à bien gérer ton propre budget ? Qui joue le rôle de l'adulte parce que son père est un enfant ?
Nouvelle peau... Pardon, nouvelle carrosserie pour Transformers !
Transformers 4: L'Âge de l'extinction, réalisé par Michael Bay, marque le quatrième chapitre de la série Transformers, tout en donnant l'impression d'être un reboot. En effet, le film se sépare totalement du casting initial, à l'exception d'Optimus Prime et Bumblebee. Cette décision vise à insuffler un nouvel élan à la franchise en introduisant de nouveaux personnages et en explorant de nouvelles dynamiques. Sam Witwicky, le héros précédemment interprété par Shia LaBeouf, est remplacé par Cade Yeager (Mark Wahlberg), qui apporte une dimension "plus mûre" à l'histoire. Le réalisateur fait également le choix de réduire les blagues vulgaires et l'"infantilisation", présente de nouveaux Transformers et donne au blockbuster une tonalité plus "sérieuse", tout en conservant l'action grand spectacle qui caractérise la série. Bien que Transformers 3 : La Face cachée de la Lune amorçait déjà ce changement de ton, ce quatrième volet prend une direction encore plus "raisonnable" et "appliquée". Une décision de formatage prise à un moment où Shia LaBeouf exprimait publiquement son mécontentement envers Hollywood, allant jusqu'à critiquer Steven Spielberg et la plupart de ses collaborateurs, mais sans montrer de rancune envers Michael Bay. Un choix qui n'est donc pas qu'à mettre au nom de l'audace et qui aurait pu être bien mieux bénéfique s'il avait été justifié par le scénario. Le problème réside dans le fait que le récit évite complètement de parler de la disparition des personnages de la saga, ne répondant à aucune question, perdant ainsi toute logique. Comment Bumblebee aurait-il pu se cacher des humains sans que Sam ne l'aide ? C'est totalement impossible, jamais il n'aurait laissé tomber Bee. De plus, peut-on vraiment imaginer que le major William Lennox (Josh Duhamel) et le sergent Robert Epps (Tyrese Gibson) soient indifférents au sort des Transformers, qu'ils considèrent comme leurs frères d'armes, au point de se lancer corps et âme dans la bataille pour les défendre ? Et que dire de l'organisation NEST, censée être une unité de collaboration entre les humains et les Autobots ? Que fait-elle pendant que la CIA traque les Autobots ? Tant de questions qui restent sans réponse, au détriment de la cohérence du récit. L'introduction de nouveautés est toujours appréciée, à condition qu'elles soient bien intégrées, ce qui malheureusement n'est pas le cas ici. Heureusement, les nombreux points forts de ce nouvel opus garantissent tout de même un excellent divertissement.
Le scénario écrit par Ehren Kruger, nous plonge cinq ans après la bataille de Chicago, offrant une perspective nouvelle et étonnante sur l'univers des Transformers, puisqu'il explore la complexité des relations entre les humains et les Transformers, où les Autobots, tout comme les Decepticons, sont désormais perçus comme une menace extraterrestre à éliminer sans distinction pour préserver la paix. Sous la direction implacable de la CIA, dirigée par Harold Attinger (Kelsey Grammer), avec le soutien de la société KSI, dirigée par Joshua Joyce (Stanley Tucci), et la présence sournoise et implacable du mercenaire de l'espace, le Transformer Lockdown, la tension est palpable à chaque instant. Cette atmosphère angoissante crée un récit riche en émotions et en rebondissements. Un autre élément fascinant de ce scénario réside dans l'exploration de la genèse des Transformers. Alors que Transformers 2: La Revanche nous révélait, à travers un flashback, que les Transformers étaient déjà présents sur Terre au XVIIe millénaire av. J.-C., cette fois-ci, nous découvrons que, il y a 65 millions d'années, pendant l'ère du Crétacé, des extraterrestres connus sous le nom de "Créateurs" sont arrivés sur Terre dans le but de la modifier à l'aide de graines cybernétiques pour collecter du transformium afin de créer leur nouvelle race de serviteurs, les Transformers. Cette création a été à l'origine de l'extinction des dinosaures et a jeté les bases de nos chers robots. Une révélation intrigante qui enrichit l'univers de la saga. Une logique intelligente émerge de ce choix d'écriture, qui justifie les motivations de le Fallen Prime, autrefois l'un des dirigeants originaux des Transformers. À l'époque, il cherchait à utiliser une machine capable de consommer des soleils pour créer de l'énergie et engendrer la vie, tandis que son disciple Megatron cherchait également à reproduire la vie avec le cube des millénaires plus tard. Depuis toujours, les Transformers étaient à la recherche d'une solution pour recréer la vie, un savoir détenu par les Créateurs, alors que leur propre race était en voie d'extinction. Cette révélation permet de boucler la boucle, même si certains éléments demeurent mystérieux, tels que les Créateurs dont nous savons peu de choses, si ce n'est qu'ils ont engagé Lockdown pour capturer Optimus car ils désapprouvent l'idée que leurs créations s'entremêlent avec d'autres espèces. Des éléments narratifs nouveaux bienvenus, mais qui présente également des éléments moins convaincants, tels que le retour de Megatron sous le nom de Galvatron.
Avec son style si distinctif, Michael Bay propose une fois de plus un film qui allie habilement l'action, les effets spéciaux et une intrigue aussi facile que captivante. Il réalise un nouveau tour de force cinématographique dans la lignée des blockbusters familiaux survitaminés. Un grand spectacle pop-corn soutenue par des effets spéciaux toujours aussi convaincants. La direction artistique, supervisée par Steve Cooper, Benjamin Edelberg, Ben Procter, David Scott, William Ladd Skinner, Mark Walters et Sherrie Dai, ainsi que la collaboration de Mark W. Mansbridge et Sebastian Schroeder, est remarquable, avec une conception minutieuse et détaillée. Les décors conçus par Jeffrey Beecroft apportent une nouvelle dimension visuelle captivante au spectacle à travers Hong Kong. Cependant, en raison d'un problème de tournage en Chine, la ville de Détroit a été utilisée pour recréer l'atmosphère de Hong Kong, un trompe l'oeil plutôt efficace. La musique de Steve Jablonsky accompagne de nouveau parfaitement l'effervescence de l'action et les scènes épiques proposées. Les orchestrations puissantes ajoutent une dimension supplémentaire à l'expérience visuelle, renforçant les moments de tension et d'excitation. La chanson "Battle Cry", interprétée par Imagine Dragons est simplement remarquable. Son énergie et son rythme entraînant accompagnent parfaitement l'action frénétique et les moments intenses. Un choix parfait !
Après tout ce que nous avons fait pour eux, les humains nous chassent.
Michael Bay déploie une fois de plus une générosité sans pareille en matière d'action, offrant des scènes titanesques, des combats impressionnants et des cascades à couper le souffle. Il nous tient en haleine devant un spectacle visuel époustouflant qui ne cesse de nous coller le frisson. On se laisse emporter par la course-poursuite effrénée sur la route, une séquence haletante où Optimus et Bumblebee esquivent habilement les attaques des répliques de Transformers contrôlés par la société KSI. Ils sautent par-dessus des obstacles, tels qu'un pont, avant l'arrivée imminente du redoutable Lockdown, prêt à tout détruire avec son arsenal puissant, symbolisé par sa tête qui se transforme en canon géant. Une séquence palpitante qui débouche sur l'un des moments les plus mémorables lorsque nos héros se retrouvent à bord du vaisseau de l'antagoniste pour une mission de sauvetage vertigineuse. Les combats intenses et la course contre la montre pour libérer les prisonniers ne font qu'ajouter à l'excitation. La bataille finale à Hong Kong offre une confrontation épique et haletante ! Alors que les Transformers s'affrontent avec fureur au milieu d'un paysage urbain en ruines, Optimus se présente en tant que sauveur, accompagné des Dinobots qui apportent une force brute et un chaos saisissant à travers leur combat acharné. Cette scène intense est suivie de près par l'arrivée de Lockdown, dont le vaisseau spatial dévaste tout sur son passage grâce à son aimant surpuissant. Une technologie destructrice avancée qui donne lieu à une séquence de destruction massive absolument spectaculaire. Le duel final entre Optimus et Lockdown présente un face-à-face dynamique et palpitant à la hauteur de nos attentes. Mark Wahlberg se révèle extrêmement utile dans ce combat épique, où les deux robots puissants s'engagent avec une violence et une détermination sans pareil. L'accompagnement musical de Imagine Dragons ajoute une dimension épique irrésistible à cette scène saisissante.
Sam Witwicky est maintenant de l'histoire ancienne (snif snif), laissant place à Cade Yeager, incarné par Mark Wahlberg, qui apporte une dose de badassitude en tant que protagoniste principal. Fini les blagues, place à l'action pure et dure. Wahlberg insuffle un style plus percutant, offrant une perspective fraîche et une dynamique différente à l'univers des Transformers. En tant que "Super Dad", il dégage charisme et détermination, donnant vie à un personnage attachant et résolument terre-à-terre. Son duo avec Optimus Prime fonctionne à merveille, tout comme Sam était en parfaite harmonie avec Bumblebee. Nicola Peltz joue le rôle de Tessa Yeager, la fille de Cade, et elle est magnifique. Michael Bay a su éviter de la sexualiser de manière excessive, contrairement à ce qu'il avait fait avec Mikaela Banes (Megan Fox) ou Carly Spencer (Rosie Huntington-Whiteley). Tessa est un personnage agréable qui apporte une touche de douceur sans pour autant se démarquer de manière mémorable. Son petit ami, Shane Dyson, interprété par Jack Reynor, est supportable sans être indispensable. En tant que "Speed Racer", Shane apporte une dynamique plus ou moins amusante avec Cade, qui se montre être un papa protecteur envers sa fille. J'ai été enchanté par la performance de Stanley Tucci dans le rôle de Joshua Joyce, le directeur de la société KSI, qui m'a vraiment fait marrer. Son personnage est moins stéréotypé qu'il n'y paraît. Kelsey Grammer incarne Harold Hattinger, un pourri qui œuvre pour le gouvernement via la C.I.A. de manière crédible. Son homme de main, James Savoy, joué par Titus Welliver, fait office de bon adversaire humain à Wahlberg. Le reste de la distribution s'en sort plutôt bien sans être mémorable, à l'exception du personnage idiot de Lucas, interprété par T.J. Miller, qui est agaçant et heureusement éliminé rapidement de l'équation.
Du côté des Transformers, Optimus Prime fait un retour épique, déterminé à ne plus épargner les humains qui s'en prennent à lui et à son peuple. Sa conduite est féroce et il arbore un nouveau look badass. Je suis impressionné de le voir désormais capable de voler sans aucun équipement spécifique, ce qui soulève encore une fois des questions sur les changements survenus au cours des cinq années séparant le troisième opus du quatrième et dont on a une fois encore aucune réponse. Bumblebee, quant à lui, reste en retrait et adopte une attitude plus sobre. Bien qu'il excelle dans l'action, cette nouvelle dynamique est quelque peu déconcertante. Parmi les nouveaux Autobots, on est ravi de rencontrer trois nouveaux membres qui ont un rôle "prépondérant" et ne sont pas traités en simples personnages très secondaires. Hound, avec son allure de gros balourd et sa grande gueule passe pour un artilleur tout droit sortie d'un film de guerre du Vietnam, possède une personnalité marquée très appréciable. Drift, en tant que samouraï, apporte une touche amusante à l'équipe, tandis que Crosshairs se distingue en tant que membre classe et un peu rebelle. Lorsque les Autobots font la rencontre des Dinobots, l'action prend une toute nouvelle dimension. Des robots impressionnants, des Primes (encore), composés de Grimlock, qui se transforme en tyrannosaure, Slag en tricératops, Snarl en stégosaure, et enfin Swoop en ptéranodon. Ils ajoutent une dimension palpitante aux affrontements. Lockdown, en tant que chasseur intergalactique Transformers, se positionne comme l'un des antagonistes les plus mémorables de la franchise. Autoritaire, rigide, placide, fourbe, raisonné, implacable et sans pitié, il incarne un chasseur de primes cruel qui collectionne les armes et les composants de ses prisonniers comme des trophées. C'est un adversaire qui ne se range ni du côté des Decepticons, ni du côté des Autobots, et cela apporte une fraîcheur bienvenue. Parlons maintenant des transformateurs artificiels créés par la KSI. Une idée intéressante sur le papier, transformant les humains en dieux et réduisant les Transformers à de simples laquais. Seulement, que dire de la résurrection de Megatron en tant que Galvatron ? Franchement, on n'en avait pas assez vu de lui, il fallait absolument le ressusciter, avec un nouveau look hideux qui fait vomir. C'est vraiment l'une des meilleures idées de ce film, sans aucun doute... ou pas. Et puis, la mort de Megatron dans La Face cachée de la Lune, c'était juste parfait, pourquoi gâcher ça en le ramenant encore une fois sur le devant de la scène ? Vraiment, bravo pour cette brillante décision...
CONCLUSION :
Transformers 4 : L'Âge de l'extinction réalisé par Michael Bay est un film spectaculaire qui ravira les amateurs d'action à travers un format blockbuster familial hyper généreux. Un pseudo reboot convaincant, bien que incomplet avec son scénario à la fois dense et maigre, qui aurait mérité plus de réponses. Reste une expérience cinématographique spectaculaire avec ses effets spéciaux époustouflants, sa direction artistique remarquable, sa musique envoûtante, où encore son sympathique nouveau casting.
Bay repousse les limites de sa saga tout en maintenant son style distinctif, créant une expérience captivante qui pourrait intéresser les non initiés de la franchise.
- Cette fois, c'est moi ton héros, hein ?
- Depuis mon enfance c'est toi mon héros, papa.