On ne peut pas dire que Michael Bay soit le cinéaste le plus fin qu’il y ait sur le marché. Très souvent décrié pour ses films certes rocambolesques mais aussi très idiots, la série Transformers n’a rien fait pour arranger son cas, à cause de films bateaux, infantiles, parfois même à la limite du racolage et du clip promotionnel. Ça ne l’empêche pas pourtant de cartonner encore aujourd’hui, et de faire preuve parfois d’un vrai talent, comme avec Pain & Gain l’an dernier, film crétin et jouissif qui laissait enfin la possibilité au bonhomme de s’exprimer. Délaissant enfin l’insupportable Shia Labeouf et ses personnages idiots, la saga peut-elle enfin avoir l’espoir de nous proposer autre chose que du vide ?
Disons-le tout de suite, cet épisode figure parmi les meilleurs de la série. Cela en fait-il un chef d’œuvre ? Disons-le tout de suite, non. D’un côté, ce n’était pas difficile de s’élever au dessus des précédents volets tant ils frôlaient le caniveau, de l’autre, arriver à en faire un divertissement correct relevait aussi de la gageure. Il faut dire que pour une fois, la série semble avoir mûrie un tant soit peu ; Mark Wahlberg en papa poule galérien étant tout de même plus intéressant qu’un Shia Labeouf en ado raté essayant de séduire une bimbo avec une voiture. Pour ce qui est du reste, la série reste dans ses classiques, à savoir un film d’action décérébré particulièrement bien réalisé, mais trop peu pertinent pour laisser sa marque.
La faute à un rythme extrêmement mal distribué, laissant au film la possibilité de s’exprimer après seulement 1h15 de film. Sur une production de 2h45, c’est long, beaucoup trop long. A vrai dire, tout cela relève d’un simple fait : même si les personnages sont plus crédibles qu’auparavant, le simple fait qu’ils arrivent à échapper à la mort toutes les 20 secondes nous laisse sans cesse avec un sentiment de vide, car l’on ne ressent à vrai dire pas grand chose pour eux. Chacun aura son moment de gloire, mais rien d’autre à l’horizon, le scénario les laissant donc en roue libre, incapables de se développer.
Osons même dire que le film commencera véritablement à intéresser son auditoire que lorsqu’il délaissera complètement ceux-là, pour se concentrer sur nos chers Transformers, pour le coup, assez intéressant à suivre dans leur vision du combat et leur lutte pour survivre. Pas de quoi fouetter un chat, mais les voir se démener sur le champ de bataille jusqu’à la mort force le respect. D’autant plus quand les Dinobots viennent s’ajouter à ce tout ce joli bordel, proposant enfin de grands moments d’action estivale. Pour le reste, rien de bien neuf car Michael Bay reste fidèle à lui-même et ses détracteurs trouveront ici encore de nombreux moyens de le décrier, en particulier à travers tous les placements produits qui s’invitent à la fête. Transformers 4 n’est pas un mauvais film, il est simplement impersonnel, malgré la petite touche de son réalisateur dans certains personnages, comme celui de Stanley Tucci, caricature ambulante de Steve Jobs. A la fois complètement vide dans sa manière d’aborder les personnages, le film se dote d’une part nettement plus sombre qu’auparavant, qui fera tout de même plaisir à voir.