- Il est si grand que ça ?
- Il mange des planètes, forcément, il est plus grand qu'une planète.
Une suite captivante avec quelques maladresses
« Durant des siècles, notre espèce s'est cachée sur Terre mais les ténèbres nous ont retrouvés. Prime, c'est la vie elle-même qui est en jeu. Unicron approche. »
Transformers: Rise of the Beasts, est le dernier opus de la saga des Transformers, réalisé par Steven Caple Jr. en remplacement de Travis Knight, qui a réalisé le rafraîchissant reboot de la saga avec "Bumblebee", qui venait offrir une contre proposition attachante de la version débridée des cinq films de Michael Bay. Le scénario, écrit par Darnell Metayer et Josh Peters, se situe 7 ans après les événements de Bumblebee, mettant en scène les Autobots dirigés par Optimus Prime qui sont toujours coincés sur Terre, cachés à l'insu des humains. L'intrigue explore de nouveaux éléments de l'univers Transformers en introduisant les Maximals et les Predacons, ce qui apporte une fraîcheur bienvenue à la saga. Les Maximals, qui pour rappel sont une faction de robots descendants des Autobots, introduits dans une série télévisée d'animation de 52 épisodes diffusée en 1996 : "Animutants" et "Beast Machines", série télévisée d'animation de 26 épisodes diffusée en 1999. La série Beast Machines se déroulant directement après Animutants, et racontant le retour des Maximals survivants sur Cybertron, introduisant les formes "techno-organiques" que l'on retrouve au sein du film. Les maximals respectent toute vie existante et suivent un parfait havre de paix et de liberté. Ils sont les enemis des Prédators et des Terrorcons, de la même manière que les Autobots sont opposés aux Decepticons. Et ça tombe bien, puisqu'ici il n'est nulle question des Decepticons mais des Predacons et des Terrorcons qui sous les ordres d'Unicron doivent préparer la venue du terrible dévoreur de planète, mais pour cela il va falloir mettre les mains sur l'artefact capable de mettre en œuvre l'apocalypse. Une histoire divertissante qui offre de l'action, des rebondissements et une dose d'émotion faisant de ce film un divertissement solide qui maintient l'attention du spectateur du début à la fin.
D'un point de vue technique, le film se distingue par sa solidité, offrant des effets spéciaux convaincants qui s'allient à une photographie soigneusement réalisée. L'aspect vintage des Transformers, un élément indissociable du charme de la franchise depuis Bumblebee, est habilement préservé et admirablement représenté à l'écran grâce à des transformations saisissantes. Les scènes mettant en avant Unicron ne manquent pas de grandeur, le mangeur de planète suscite une impression considérable, notamment lorsqu'il dévore une planète. De même pour les Maximals, qui à travers leur déplacement offrent des plans superbes. Les décors, conçus avec brio par Patrick Tatopoulos, nous transportent vers des paysages sauvages et antiques d'une beauté à couper le souffle, ajoutant ainsi une dimension visuelle pertinente où on mélange la technologie futuriste à la nature sauvage. Un contraste intéressant. Les combats entre les Transformers sont dynamiques et percutants, offrant un spectacle spectaculaire. La scène d'ouverture sur la planète des Maximals est particulièrement entraînante et réussit à établir l'ambiance du film. La bataille en groupe dans la ville de New-York entre les Autobots et les Terrorcons est particulièrement intense, et la perte d'un Autobot ajoute une dimension émotionnelle, avec quelques scènes "horrifiques" bien placées qui ont fait sursauter mon neveu de onze ans. La course-poursuite au Pérou est percutante, offrant une cascade explosive à grande vitesse. L'action finale est un régal absolu, une bataille générale d'une générosité débordante qui en met plein la vue, agrémentée de retournements de situation bienvenus, comme la fusion entre un humain et un Transformers, un véritable moment palpitant.
Au bout du compte, tout ce que vous aimez sera englouti.
Le casting du film fait du bon travail dans l'interprétation de leurs rôles respectifs. Anthony Ramos dans le rôle de Noah Diaz et Dominique Fishback dans celui d'Elena Wallace sont deux nouveaux venus appréciables apportant une certaine nouveauté un brin caricatural. Toutefois, le long-métrage fait preuve de maladresse en essayant de mettre en avant l'inclusivité à travers ces personnages en utilisant des mots "racistes" à cause d'un accent. Cette approche était forcée et maladroite, d'autant plus que les deux protagonistes principaux auraient pu suffire à eux-mêmes pour représenter cette ouverture culturelle grâce à leurs propres origines ethniques. Il est important de noter qu'introduire le concept de racisme de manière forcé est contre productif et un brin idiot à travers des robots extraterrestres. À côté de ça, Noah Diaz incarne un lien attachant avec son petit frère, une amitié revigorante avec Mirage, un nouveau Transformers, mais surtout il offre une dualité intelligente face à Optimus Prime. Cette dynamique introduit une histoire réfléchie, où les événements amènent les humains et les Autobots à développer une confiance mutuelle. Avant cela les préjugés de part et d'autre créent une confrontation idéologique entre deux races distinctes, mais qui finissent par s'unir pour atteindre un objectif commun, abolissant ainsi les préjugés et formant un groupe solide. Une belle manière d'offrir une parabole entre cette fiction et la réalité. Cette approche ingénieuse rend les remarques sur le racisme d'autant plus gratuites et obsolètes, tant d'un côté on force le message via l'accent alors que là on dépeint le tout avec intelligence. Grâce à cette approche, les Transformers sont présentés de manière bien moins enfantine et beaucoup plus nuancée, ce qui est réellement louable.
Les Transformers nous réservent une expérience saisissante. Tout d'abord, Optimus Prime ne livre pas initialement le développement attendu, adoptant une position en retrait qui le prive de grandeur et d'épiphanie. Cependant, en contrepartie, nous découvrons une version du chef des Autobots beaucoup plus nuancée, démontrant une absence de foi en l'humanité. Bien qu'il puisse sembler perdre en charisme, il gagne en profondeur. Heureusement, nous sommes comblés par quelques combats entraînants et brutaux mettant en valeur Optimus qui déploie toute sa puissance, notamment lors de ses affrontements contre le redoutable Scourge et l'impressionnant Unicron. Parmi les Autobots, Bumblebee occupe un rôle secondaire, mais il parvient à se démarquer en offrant quelques séquences sympathiques, comme lorsqu'il se lance en avion et fait feu de toutes parts. Quant au reste de l'équipe, nous avons droit à des nouveautés intéressantes, à commencer par le très cool Mirage, ainsi que les membres Arcee, Wheeljack et Stratosphere. Une véritable surprise réside dans les Maximals que j'ai adorés ! Ils sont tout simplement superbes et incarnent une attitude noble. Optimus Primal se distingue particulièrement par son excellence, tout comme la magnifique Airazor. Rhinox et Cheetor jouent un rôle plus secondaire, mais ils restent bons. Le duo Optimus Prime - Optimus Primal est excellent. Du côté des méchants, Unicron se déchaîne et représente une menace permanente qui maintient habilement la tension. Son bras armé, incarné par le redoutable Scourge, offre un spectacle époustouflant en tant qu'adversaire surpuissant qui donne du fil à retordre à tous les Autobots. Scourge est accompagné de Nightbird et Battletrap, deux ennemis tout aussi redoutables qui ajoutent au spectacle. Les Scorponok et les Freezer apportent une petite touche d'horreur bienvenue à l'ensemble.
BONUS SPOILER :
Il est essentiel de discuter de la scène finale qui laisse entrevoir un crossover entre les licences Transformers et G.I. Joe, et... Wouhhh !!! Deux franchises qui ont connu un succès grâce à la vente de jouets, et qui ont toutes deux évolué de l'animation aux adaptations cinématographiques. Il est donc logique de les réunir. Bien que l'inquiétude demeure quant à la qualité de cette proposition, en tant que fan, je reste suffisamment enthousiaste pour me réjouir de cette tentative. Le gosse p'tit JéJé que j'étais, avec une multitude de jouets Transformers et G.I. Joe, est aux anges.
CONCLUSION :
Transformers: Rise of the Beasts réalisé par Steven Caple Jr. offre une suite divertissante et captivante à la saga des Transformers, et plus particulièrement au reboot Bumblebee. Malgré quelques maladresses, notamment dans sa tentative d'inclusivité forcée, heureusement contrebalancée par des moments d'excellence qui mettent fin à l'exclusion, le film parvient à maintenir l'attention du spectateur grâce à son récit entraînant, ses effets spéciaux convaincants et l'introduction de nombreux nouveaux Transformers, tous excellents.
En tant que fan des Transformers, ce nouvel opus offre une expérience globalement satisfaisante, même s'il n'atteint pas toutes les attentes que j'avais placées en lui.
- Cette guerre n'est pas la nôtre.
- Optimus, nous devons nous allier pour protéger notre planète à tous.