Quand tu regardes de la merde, la merde te regarde aussi

Donc si t’as bien tout capté, et en acceptant l’hypothèse que tu ne sois pas assez intelligent pour avoir entièrement compris le scénario et que le problème pourrait donc venir de toi, y’a d’abord les chevaliers de la Table ronde qui sont aidés par des robots géants, et puis 1 600 ans plus tard, y’a l’ancien mannequin de Calvin Klein qu’est devenu garagiste dans une décharge géante, et puis il aide une jeune orpheline badass qu’on dirait qu’elle a trop vu le dernier Star wars et Rogue one et qu’a trop copié le style de Daisy Ridley et Felicity Jones, et puis soudain y’a Hannibal Lecter qui aide une bimbo qu’a eu plein de diplômes à Oxford dans sa mission pour sauver l’humanité entière.


Parce qu’en fait la bimbo, elle est la dernière descendante de Merlin l’enchanteur (?) et que donc le mannequin de Calvin Klein du début il va l’aider aussi parce que lui, il serait le dernier chevalier (??) de ceux qui gardent un bâton magique des Transformers (???) au fond de l’océan (????) et qu’il y a aussi une méchante robote qui veut détruire la Terre en allant à Stonehenge (?????), non, pas pour du tourisme, mais pour tout faire péter (mais tu as oublié pourquoi), et puis l’armée et les chevaliers robots, qui aidèrent même les résistants contre les nazis avec l’ancêtre de Bumblebee (??????), à la fin ils se battent aussi et puis en fait tu ne sais plus et puis finalement tu décides de te goinfrer de M&M’s pour oublier que tu as délibérément voulu voir ça.


Il arrive un moment où tu ne sais plus quoi dire, où ta patience et ta clémence atteignent leur limite, leur point de non retour, et ce cinquième opus des Transformers marque clairement cette limite (pour le sixième en préparation, tu as tout simplement décidé de te crever les yeux avant). S’il y a bien une chose à surtout blâmer dans ce The last knight de dix millions de tonnes, ce sont les quatre branlos qui ont accouché de cette bouillie scénaristique, comme si chacun avait écrit un truc dans son coin, puis décidant ensuite de prendre les meilleures scènes de chaque truc en essayant de les relier entre elles pour en faire un semblant d’histoire, d’où ce sentiment permanent de confusion et de vacuité intersidérales (qui t’as rappelé Fast and furious 7, de sinistre mémoire).


Le mélange «grands moments de l’humanité» et mythologie des Transformers tenait du potentiel improbable, massacré de toute façon par une intrigue et un montage qui devraient faire figure de non-exemplarité dans les écoles de cinéma (expérience intéressante à faire, du style musée contemporain : projeter côte à côte The last knight et n’importe quel Tarkovski). Parce qu’en terme de réalisation, Michael Bay lui assure toujours dès il s’agit de porter les gros sabots et d’offrir du grand spectacle. Il faudrait vraiment qu’il puisse trouver des scénarios mettant en valeur sa mise en scène, solide et généreuse, l’une des seules au pays des blockbusters à redonner sens et grandeur au mot destruction. Le miracle avait presque eu lieu avec No pain no gain (et plus ou moins avec The rock et The island), mais Bay semble définitivement condamné à ne servir la soupe qu’à des scribouillards n’ayant jamais dépassé le stade anal.


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le 29 juin 2017

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