Le livre des départs
Undine articule passé et présent par le prisme des maquettes de la ville de Berlin comme pour raccorder l’histoire aux traces qu’il en reste et les récits d’autrefois – l’inscription au fond de l’eau...
le 10 nov. 2020
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Je suis allée voir ce film car les citations publicitaires vantaient un film "follement romanesque", parce que l'affiche elle-même est énigmatique, parce que l'acteur ressemble vaguement à Joaquin Phoenix en plus jeune, parce que j'avais adoré "Phoenix", justement, du même réalisateur, et enfin parce qu'il est adapté d'un roman d'Anna Seghers (pas lu). Bon ça fait beaucoup de phoenix tout ça... mais peut-on renaître de ses cendres ?
Alors, voilà, le film se passe de nos jours, entre Paris et Marseille, la France est de nouveau sous occupation allemande (nazie ?), des rafles et des dénonciations ont lieu tous les jours, les troupes progressent vers le Sud et mieux vaut parler allemand, avoir ses papiers et quitter la capitale sans tarder. On n'en saura pas plus sur le pourquoi et le comment de cette situation politique atroce qui évoque de très mauvais souvenirs.
Notre héros, Georg, un jeune Allemand, alors qu'il doit jouer les coursiers pour un ami, se retrouve presque par hasard à endosser l'identité d'un écrivain allemand qui vient de se suicider et dont les écrits sont appréciés de l'occupant et surtout qui possède des papiers en règle (et un visa pour le Mexique). Précisons que l'acteur principal, Franz Rogowski, a une diction particulière, car il a visiblement été opéré d'un bec de lièvre (j'ai eu parfois du mal à le comprendre) ; sa compagne quant à elle, Paula Beer, ressemble à s'y méprendre à Bérénice Béjo mais est bien meilleure actrice.
Arrivé dans le Sud, il va croiser et recroiser la veuve de l'écrivain, qui cherche éperdument son mari (bien qu'il l'ait quittée dans sa dernière lettre) et refuse de quitter la France avec son amant (un médecin qui veut aller en Amérique). Mais elle ignore que Georg a pris les papiers de son mari...
Le reste du film va tourner autour de ce trio amoureux dont les protagonistes n'arrivent pas à partir/se quitter...
Les relations entre les personnages sont très peu développées, les dialogues, pauvres... en voix off de narrateur (le cafetier), on entend Darroussin qui tour à tour décrit l'action en train de se dérouler, ou la décrit rétrospectivement... ce que j'ai trouvé étrange personnellement, pour ne pas dire inutile. Au début le jeu des acteurs ne m'a pas convaincue (la première hôtelière, à Paris), mais cette impression s'est estompée.
Globalement, je n'ai pas ressenti grand-chose, je n'ai pas réussi à me sentir concernée par le destin des personnages ; ça manque cruellement de souffle (pas de musique ni de scènes marquantes...), d'envergure, de réel point de vue ! J'ai été déçue donc.
Pour ce qui est de la fin, elle est énigmatique, donc ouverte. Jusqu'au bout, rien n'est tranché...
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Créée
le 28 avr. 2018
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