Josh Trap-nett !

J'aime M. Night Shyamalan.

Je l'aime depuis qu'à à l'âge de 10 ans - caché sous ma couverture et serrant fort mon doudou - je découvris "Sixième Sens".

Je l'aime car c'est avec lui que j'ai eu mes premiers frissons.

Il m'a ouvert les portes du cinéma de genre et m'a tenu la main lorsque je découvrais peu à peu l'horreur ("Sixième Sens", "The Visit"), la science-fiction ("Signes" - mon film préféré de Shyamalan) et le fantastique ("Incassable", "Le Village", "Wayward Pines").

Si sa dernière réalisation ne m'avait pas vraiment convaincu, j'étais tout de même très impatient de découvrir "Trap" en salles.

La raison (ou plutôt les raisons) : un concept fort et accrocheur comme sait le faire Shyamalan (voir en ce sens "Old" ou "Split") et le retour de Josh Hartnett au premier plan.

Cette fois-ci, M. Night Shyamalan nous fait suivre l'histoire de Cooper (Josh Hartnett), père de famille et tueur en série, piégé par le FBI en accompagnant sa fille (Ariel Donoghue) au concert de la pop-star Lady Raven (Saleka Shyamalan - fille du réalisateur).

Pour la seconde fois consécutive donc, Shyamalan nous place dans un huis clos (une salle de concert, ses couloirs et ses backstages), huis clos qu'il quittera dans la deuxième partie du long métrage pour explorer le côté sombre de son personnage.

Un personnage de papa poule interprété magnifiquement par Josh Hartnett, véritable pilier du film, charismatique à souhait, tantôt attachant, tantôt effrayant.

Et là est la force du film. Nous faire apprécier et nous attacher à Cooper, anti-héros absolu, qui cache le visage du "Boucher", un tueur en série.

Si Shyamalan nous faisait déjà adhérer à des anti-héros (dans la trilogie "Incassable", "Split", "Glass"), il va plus loin ici en nous proposant de suivre un serial killer et en nous donnant envie de voir sa fuite.

A noter que les autres comédiens, et notamment Ariel Donoghue (dont on entendra probablement parler à l'avenir), s'en sortent eux aussi très bien et sont pleinement investis dans leur rôle.

Côté réalisation et mise en scène ensuite, Shyamalan ne déçoit pas.

En effet, on peut y retrouve (logiquement) son travail habituel des couleurs (tons rouges synonymes de danger, tons bleus...).

A ce titre, notons que Cooper porte une veste jaune durant la majeure partie du film, symbolisant chez Shyamalan la monstruosité, le mensonge et la traîtrise (voir "Glass" en ce sens).

La photographie également est de très bonne facture, "Trap" présentant à plusieurs moments de très belles images (la scène durant laquelle les spectateurs allument leur lumière de téléphone notamment).

S'agissant du scénario et du rythme, si l'on pourra regretter certaines longueurs et facilités notamment dans la dernière partie du long-métrage, le film se défend grâce à sa tension perpétuelle, des pointes d'humour noir, et à son ambiance - parfaitement réussie - de ciné-concert/thriller mélangeant un concert de Taylor Swift et les polars contemporains (Shyamalan citant "Le Silence Des Agneaux" comme référence).

Côté son / bande sonore, Saleka Shyamalan (Lady Raven) a écrit et enregistré elle-même les musiques jouées par son personnage lors du concert, ajoutant une touche inédite à ce concept bien qu'inégale. On pourra en effet déplorer un manque d'originalité dans certaines chansons ou instrumentales.

En résumé, j'ai aimé "Trap", j'ai aimé son ambiance, son cadre et ses personnages.

Si l'écriture n'est pas toujours la plus subtile, il n'en reste pas moins que c'est est un film réussi et ludique, jonglant intelligemment entre le thriller, le mélodrame familial, l'humour noir et l'horreur au sein duquel brille Josh Hartnett.

Récapitulatif :

Points positifs

• Josh Hartnett
• Un concept fort bien exécuté
• Une tension perpétuelle durant 1h45
• Toujours agréable de voir la mise en scène de Shyamalan

Points négatifs :

• Certaines longueurs dans le dernier tiers
• Quelques facilités scénaristiques