Irritation game
Shyamalan a tellement séduit public et critique dans son début de carrière qu’il subsiste encore aujourd’hui ce petit aiguillon qui pousse à lui laisser à chaque fois sa chance, au gré d’une...
le 17 août 2024
46 j'aime
9
Après le sursaut que constituait, enfin pour le masqué, Knock at the Cabin, Trap réussissait, par une bande annonce plutôt bien troussée, à susciter une curiosité sincère quant au nouveau high concept porté par son maître d'oeuvre ex-golden boy du film à twist.
Voire une certaine confiance, pour tout vous avouer.
Sauf que le masqué oubliait un peu vite qu'une bande annonce ne faisait pas forcément un film.
Et il est d'autant plus étonnant de constater à la fin de la séance que Manoj Night Shyamalan concentre la quasi intégralité des tares de son film sur son supposé point fort mis en avant par la bande-annonce bien traitresse : le huis-clos dans la salle de concert auquel assistent une fille et son père bien louche.
Car sous le masque, c'était tout d'abord la soupe à la grimace, tellement cette situation initiale apparaît totalement téléphonée dans l'enchainement de ses péripéties. Tellement nombre de personnages secondaires défient les consignes de sécurité pour, au final, aider malgré eux le serial killer traqué. Tellement ce dernier, censé pourtant se fondre dans la masse et ne rien laisser au hasard, enchaîne pourtant les comportements erratiques et vite suspects.
Plus d'une fois le masqué aura donc soupiré devant la paresse, les défauts d'écriture patents et les facilités déconcertantes utilisées par Shyamalan pour en venir au fait.
Le film n'est pas aidé par la prestation initiale de l'ami Josh Hartnett, qui en fait beaucoup trop pour tenter de convaincre. Sur cet aspect, n'aurait-il pas été plus pertinent de conserver le mystère quant à l'identité du tueur en jouant sur la bonhomie et la sympathie suscitées par l'acteur ? La question mérite peut être d'être posée.
Reste cependant une captation de concert qui permet de découvrir Saleka Shyamalan et certaines de ces chansons qui s'avèrent plutôt cool à écouter. Même si ce sera sans doute au prix de l'éternelle rengaine des anti, psittacidés anglicistes troisième langue qui reprendront le nouveau mot trop tendance qu'ils ont entendu à l'occasion du démontage en règle des Guetteurs. Soit le phénomène « nepo babies ».
C'est en sortant de cette salle de concert que Shyamalan relance de manière assez malicieuse son intrigue en se détachant violemment du huis-clos. En bousculant son personnage principal qui ne maîtrise plus la situation. En résulte une série d'affrontement plutôt inattendus, laissant la possibilité à Josh Hartnett de redresser foncièrement la barre en explorant le côté sombre de son rôle en faisant de l'oeil à Split, les relations avec les membres de sa famille et sa capacité à cacher cette double vie.
Si cette embellie n'évite pas quelques autres scènes maladroites, elle permet au dernier effort de Manoj Night Shyamalan de laisser un souvenir plutôt bon, même si Trap ne s'inscrira jamais parmi les efforts les plus brillants de la filmographie du cinéaste.
Le masqué a donc pas mal aimé, tout en étant conscient des tares de Trap, que l'on qualifie déjà de piège à cons de ce côté-ci de la critique pro, portant de moins en moins le plus nécessaire respect pour son public et ses lecteurs...
Plus que de s'être fait encore avoir par Shyamalan, c'est cette dernière saillie qui a mis le masqué en boule.
Behind_the_Mask, qui n'aime pas se faire traiter de con, sauf si c'est en chanson.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 7 août 2024
Critique lue 5K fois
37 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur Trap
Shyamalan a tellement séduit public et critique dans son début de carrière qu’il subsiste encore aujourd’hui ce petit aiguillon qui pousse à lui laisser à chaque fois sa chance, au gré d’une...
le 17 août 2024
46 j'aime
9
Après le sursaut que constituait, enfin pour le masqué, Knock at the Cabin, Trap réussissait, par une bande annonce plutôt bien troussée, à susciter une curiosité sincère quant au nouveau high...
le 7 août 2024
37 j'aime
7
Multiplex de province, dernière séance du dimanche soir, troisième semaine d'exploitation... Et pourtant la salle était blindée de chez blindée.À chaque fois j'avoue que ça me sèche comment M. Night...
le 26 août 2024
29 j'aime
15
Du même critique
Le succès tient à peu de choses, parfois. C'était il y a dix ans. Un réalisateur et un acteur charismatique, dont les traits ont servi de support dans les pages Marvel en version Ultimates. Un éclat...
le 25 avr. 2018
205 j'aime
54
˗ Dis Luke ! ˗ ... ˗ Hé ! Luke... ˗ ... ˗ Dis Luke, c'est quoi la Force ? ˗ TA GUEULE ! Laisse-moi tranquille ! ˗ Mais... Mais... Luke, je suis ton padawan ? ˗ Pfff... La Force. Vous commencez à tous...
le 13 déc. 2017
193 j'aime
39
Le corps ne suit plus. Il est haletant, en souffrance, cassé. Il reste parfois assommé, fourbu, sous les coups de ses adversaires. Chaque geste lui coûte et semble de plus en plus lourd. Ses plaies,...
le 2 mars 2017
186 j'aime
25