Titre qui se veut principalement à visée humoristique mais qui résume néanmoins deux des aspects clés du film, que j'ai découvert en sachant peu de choses sur lui. En fait, une simple affiche promotionnelle assez classe m'a donné envie de m'y pencher.
Pourquoi les Sims ? Parce que l'héroïne (mais aussi les autres rares protagonistes) s'expriment quasiment uniquement par grognements, soufflements et autres bruits de gorge. Grognements de satisfaction, de surprise, de peur, de colère bref, vous voyez le tableau, qui m'a inévitablement fait penser à la fameuse franchise de jeux vidéo dans laquelle c'est aussi le mode d'expression des personnages. Je suis un peu mitigé quand à la réussite de cette approche : en effet, elle confère une réelle originalité (Brian Duffield, le réalisateur/scénariste est déjà à l'origine de plusieurs productions atypiques dont le récent Adolescence explosive) mais se révèle parfois assez peu naturelle. Dans une situation pareille (une invasion extra-terrestre) on aurait au moins tendance à se parler à soi-même... Il y aussi quelques blancs dont on se dit que des dialogues pourraient les combler agréablement. Cela dit, c'est un parti pris, un choix artistique que je respecte, même s'il ne m'a pas séduit totalement. Ce qui est sûr, c'est que la jolie Kaitlyn Dever n'a jamais eu un rôle avec aussi peu de texte à apprendre, mais elle réussit tout de même à faire passer pas mal d'émotions.
Quand à l'autre parent, c'est à dire The X-Files, je l'ai désigné en raison de la nature des créatures qui accablent l'héroïne, puisqu'il s'agit de « petits hommes verts », dans la physiologie la plus classique de cette dénomination (grands yeux, longs membres, silhouette grêle...). Cela même si l'on en découvrira plusieurs variations, ce qui est plutôt agréable. Classique, me direz-vous ? Oui et non, car même si on est habitués à cette représentation de nos possibles voisins de l'espace, en faire la base même d'une production horrifique et les utiliser dans le cadre d'un home invasion, c'est en revanche beaucoup plus rare, puisque l'on est davantage habitués aux démons, serial killer ou autres cambrioleurs pour terroriser les innocentes jeunes femmes. En plus, c'est une créature qui ne manquera pas de parler à un certain public, lorsque l'on connaît le nombre d'américains persuadés d'avoir été ou d'être victimes d'enlèvements par des extra-terrestres.
Les scènes de traque sont d'ailleurs convaincantes, même si, à certains rares moments, l'animation trahit le fait que la réalisation n'a probablement pas croulé sous l'argent, sans que cela ne soit jamais une entrave réelle à l'efficacité. Clairement, ces extra-terrestres sont flippants et la réalisation accroît le sentiment d'oppression qu'ils procurent et que l'on partage sans problèmes avec l'héroïne. Mais le film ne se limite pas à ça, car sa principale thématique est la culpabilité que ressent le personnage par rapport à un évènement traumatique de sa vie. Cet évènement, ainsi que toutes les émotions qui y sont rattachées, sont très bien retranscrits malgré l'absence totale de réels dialogues, ce qui, en soit, est déjà une jolie performance. Même si l'on peut avoir une interprétation très terre-à-terre du scénario, on peut aussi le voir comme une fable, une métaphore sur la culpabilité et sur le pardon qu'on peut finir par s'accorder ou se voir accordé.
C'est vraiment un film à ambiance, que l'on aimera ou pas mais qui a peu de chances de laisser totalement indifférent. Pour moi qui aime les productions bizarres, décalées et s'appuyant sur le psychologique plutôt que sur le gore comme principal ressort horrifique, je dois dire que ça a bien marché et qu'au final, ce fût une plaisante surprise.