Pères / Peur
A la sortie de "Julie (en 12 chapites)" de Joachim Trier, nous avions été interpelés par la contamination évidente – que le film traduisait peut-être malgré lui – du cinéma d’auteur par la forme...
Par
le 14 nov. 2021
16 j'aime
5
Je me rends compte que je connais bien mal le cinéma de Nanni Moretti , dont j'avais seulement vu « Mia Madre » (très réussi) et « Le Caïman », dont je garde un souvenir lointain. « Tre Piani » semble confirmer mes bonnes dispositions vis-à-vis du cinéaste, non sans quelques réserves. Principalement en cause : ce quasi-aspect « film à sketchs », où les trois histoires ont, certes, beau se mêler structurellement, elles ne se rejoignent quasiment jamais, ayant pour seul point de départ des personnages vivant dans le même immeuble et un drame ayant eu lieu juste avant ce dernier (et encore, il ne concernera qu'un tiers d'entre eux). L'intérêt est en conséquent légèrement inégal, certains récits s'avérant logiquement plus prenant que d'autres, mais toujours dignes d'intérêt.
Le réalisateur s'intéresse de près à l'humain et ça se sent : on peut comprendre le comportement de chacun d'entre eux, les situations sont intelligemment pensées, la mise en scène à la fois sobre et intelligente, prenant le temps de filmer, de s'interroger, d'offrir des situations fortes sans tomber dans une logique « poseuse » et ennuyeuse. Si l'on excepte Moretti, dont les talents d'acteur m'échappent vraiment, les autres sont souvent excellents, Margherita Buy se révélant une nouvelle fois impériale, entourée comme il se doit par Riccardo Scamarcio, Alba Rohrwacher, Elena Lietti ou Denise Tantucci.
Cette histoire, évoquant des périodes assez courtes mais sur le long terme (dix ans!) permet également de voir l'évolution de chacun à travers un événement de quelques secondes, quelques minutes qui bouleversera leur vie à jamais, souvent négativement, tout en montrant à quel point le temps répare beaucoup de choses. Moins réussi que « Mia Madre », certes, mais un « drame de mœurs » souvent sombre toutefois non sans lumière, quitte à ne pas toujours en faire bon usage (notamment à travers ce « happy end » qui semblait s'éloigner mais auquel nous aurons quand même droit), et la preuve que l'auteur de « Journal intime » a encore à offrir au septième art.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2021
Créée
le 30 avr. 2022
Critique lue 181 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Tre piani
A la sortie de "Julie (en 12 chapites)" de Joachim Trier, nous avions été interpelés par la contamination évidente – que le film traduisait peut-être malgré lui – du cinéma d’auteur par la forme...
Par
le 14 nov. 2021
16 j'aime
5
Pour ceux qui ne connaissent pas encore Eshkol Nevo, espérons que Tre piani (Trois étages en traduction française) leur donne envie de se plonger dans l'univers de ce remarquable écrivain israélien...
le 18 juil. 2021
16 j'aime
2
Retour en grâce de Moretti avec un film d'une profondeur et d'une émotion rarement égalée dans son oeuvre. C'est un film à ranger du côté de la Chambre du Fils ou du Caïman, mais qui je trouve va...
le 6 mai 2022
6 j'aime
2
Du même critique
Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...
Par
le 20 août 2022
32 j'aime
8
Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...
Par
le 7 nov. 2021
29 j'aime
31
Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...
Par
le 25 sept. 2021
25 j'aime