Remake d'un « classique » de la comédie hollywoodienne, « Treize à la douzaine » sent le roussi dès les premiers instants. J'ai pourtant habituellement une certaine sympathie pour Shawn Levy, mais là ce n'est juste pas possible. Si on est vaguement rassuré par l'existence d'un scénario difficilement distinguable au départ, celui-ci est tellement lourd, graisseux et ponctué de situations aussi affligeantes que pénibles que cela en devient éreintant. On se croirait dans une cours de récréation géante, l'humour s'avérant régressif et répétitif au point de se demander ce qu'on est venu faire dans cette galère, le tout porté par des personnages stéréotypés et un discours familial écœurant, d'autant qu'il nous revient dans la gueule quasiment à chaque minute, presque de façon inconsciente parfois.
Il faut, à ce titre, voir les dernières minutes, expérience presque unique tant on explose les limites de l'indécence pour nous offrir un concentré de guimauve réactionnaire nous expliquant que notre passion pour le sport ou la culture, c'est de la merde, notre moitié et nos mioches restant nos seules raisons de vivre. Personnellement, n'ayant ni l'un ni l'autre, je vais continuer à vivre dans le péché pour regarder d'autres films et oublier celui-ci, c'est de loin ce qu'il me reste de mieux à faire. Allez, pour dire quand même un mot gentil : l'interprétation est de qualité, l'excellent Steve Martin et la craquante Hilary Duff en tête, même si on aurait largement préféré les voir exercer leur talent ailleurs qu'ici. Indigent.