Film hollywoodien politique et historique, 13 jours traite d'un sujet dont le gouvernement américain préférerait se passer : la situation d'instabilité entre l'URSS et les US pendant la guerre froide, au moment où les premiers ont voulu positionner leur force dissuasive à Cuba comme les Américains l'ont fait en Turquie.
Dans la pratique, les travers du film hollywoodien sont là : musique à tendance patriotique avec soulignement des moments les plus importants, rendu « années 90 » acceptable pour un film du début des années 2000... mais là où le bât blesse le plus, c'est dans la réalisation au bord du clip, du spot TV, où le moindre petit mouvement de rien du tout est amplifié sans aucune raison.
L'intrigue peine à prendre de la vitesse ? Pas de problème, on fera de gros plans brusques sur des éléments insignifiants, comme un verre posé avec emportement, pour redynamiser le tout et donner l'impression qu'il se passe des choses. Heureusement, la deuxième partie de film, réellement tournée vers l'action, s'accommode davantage de cette réalisation saccadée plutôt douteuse.
De même, j'ai du mal à comprendre ces scènes en noir et blanc, qui ne représentent même pas des flash-backs mais juste des événements hors-champ, plus officieux et déplacés du « tumulte » de la maison blanche.
Cette même deuxième partie fait preuve de plus d'intelligence dans les dialogues, démontrant que les situations de crise intra et extra-nationales sont difficiles à gérer humainement et collectivement. De l'intelligence, certes, mais pas assez de diversité en dehors des joutes verbales pour éviter de m'ennuyer. Les plans s'enchaînent à un rythme soutenu pour respecter le temps imparti, mais j'aurais peut-être apprécié, et sûrement eu besoin, de quelques moments de pause et de poésie d'auteur pour respirer un bon coup et prendre du recul vis-à-vis de ce climat tendu qui a certainement le mérite de retenir l'attention quand le suspens est à son comble.