Des choses gentilles à dire sur ce film :
Porter à l’écran un fait réel est un exercice compliqué sur lequel beaucoup ont pu se casser les dents. Avec Ron Howard aux manettes, c’est quitte ou double, autant par le passé, il a pu montrer que l’histoire vraie et même, plus largement, la biographie, il savait faire (sans systématiquement faire des étincelles il est vrai), autant il a pu montrer, aussi, qu’il savait se croûter comme un grand. Et pour Thirteen lives, basé sur les opérations de secours de la grotte de Tham Luang, Ron Howard rappelle que, s’il n’est pas un virtuose, c’est, du moins, un réalisateur très solide.
Pas de grandes effusions, pas de montages sur les visages inquiets partout autour du monde, pas de grandes envolées symphoniques... à peine un épilogue écrit. Ron Howard fait dans le sobre, si bien que son film n’apparaît à aucun moment comme voyeuriste, racoleur ou putassier, ce qui constitue l’écueil majeur contre lequel s’échouent volontairement ou involontairement la plupart de ces productions.
Aussi bien sur la portée dramatique des événements que sur l’aspect spectaculaire du sauvetage, Ron Howard appuie juste quand il le faut, là où il faut et surtout relâche tout de suite. À titre d’exemple, la carte claustrophobie est bien présente dans le film, mais elle est davantage jouée dans l’idée d’appuyer le récit que d’assurer le spectacle : une ou deux scènes suffisent à poser le décor et les enjeux. Même chose en ce qui concerne les personnages, Ron Howard ne s’appesantit jamais, quelques scènes suffisent pour tout ressentir.
En fait, même si la photo est nickel, même si les plans sont bien composés, même si les acteurs sont très convaincants, on ne reste jamais bouche bée devant une scène, comme happé par un tableau monumental, et on ne sort pas non plus de la séance en commentant wow, qu’est-ce que je viens de voir. Par contre, ce film on y repense. Régulièrement. Et il apparaît plus grand à chaque fois. Le tour de force de Ron Howard sur ce film est d’avoir su se montrer talentueux en toute discrétion...
Et cette maîtrise lui a permis de tenir une position pas évidente. D’un point de vue artistique, il arrive à maintenir une bonne tension même si l’issue des faits ne fait aucun doute, tout en témoignant, sur le plan humain, d’un grand respect envers les protagonistes de cette histoire.
Un beau moment de cinéma.
Voir les 12 ingrédients du bingo des clichés de ce film
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Personnage > Agissement
Famille | Caresse les cheveux d’un enfant - Montre un truc du doigt
Personnage > Citation
Exprime du soulagement | « Hourra ! » de quartier général
Personnage secondaire
Meute compacte de journalistes
Réalisation
Effet | Trajet qui se matérialise sur une carte - Fin | Épilogue au format texte - Habillage | D’après une histoire vraie - Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. - Habillage | Placement de produits
Scénario > Ficelle scénaristique
Tension | Course contre la montre
Scénario > Situation
Situation | La prière, c’est sacré
Thème > GI Joe
Agissement | Salut militaire
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais