Brebis égarée
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Alors que Boy Erased aborde la question des "thérapies de conversion" auprès des ados des familles catholiques aux Etats-Unis, Tremblements dépeint le portrait d'hommes et de femmes prisonniers de l'archaïsme de la société guatémaltèque. Là-bas, la religion fait partie intégrante de leur culture quotidienne. Dieu rappelle à l'ordre et indique le droit chemin à suivre, rendant toutes dérives anormales et accablantes pour l'ensemble de la famille. Jayro Bustamante, sans juger, montre comment un acte homosexuel vient remettre en cause tout l'équilibre et la sécurité d'une famille imprégnée de croyances. La mise en scène, à la simplicité froide et austère, dresse le constat terrifiant de "brebis égarées par le péché", convaincus de pouvoir s'en sortir par la prière et un "traitement" qui refoulerait les désirs de chair. D'ailleurs, les scènes de transe religieuse sont les plus esthétiques car curieuses, flippantes et fascinantes à la fois. Les thèmes de la responsabilité parentale, des valeurs familiales et de la place au sein de la société découlent indubitablement de cette quête identitaire. On aimerait croire qu'il s'agit là d'un épisode de Black Mirror mais la cruelle actualité de cette Amérique latine nous glace et nous fait estimer chanceux d'être né en France. Et enfin, dernier point, derrière ce coup de poing se cache une histoire d'amour empêchée. Elle est secondaire mais émotionnellement déchirante...
Créée
le 14 mai 2019
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