Des verres de terre géants aveugles venus d'on ne sait où qui se mettent à bouffer le petit beauf moyen dans le désert.
Le duo "tranche de Bacon - Ward" fonctionne assez bien, même s'il lasse un peu à la longue, et hormis ces deux loustics au grand cœur, il n'y a personne d'autre parmis les acteurs qui ne vaille le coup (sauf le patriote moustachu armé jusqu'aux dents). Mais soyons honnêtes, nous ne sommes pas là pour ça. C'est l'originalité du script qui a attisé ici ma curiosité : "les dents de la mer" transposé dans le désert, ...je fonce.
A condition d'avoir le minimum de budget requis pour financer une création de monstre digne de ce nom plutôt que ces drôles de bites telluriques pleines de lombrics faites de carton-pâte, d'un tissu marron et d'une sauce potiron. Le monstre a été pensé, réfléchi, c'est certain, mais à mon sens est aussi ratée que "la créature du cimetière" de Ralph S.Singleton, c 'est dire le niveau.
Dès que le monstre apparaît, le charme est rompu. Trop artisanal. Désolé, ça ne prend pas. Et que dire, lorsque le monstre en prend plein la gueule par notre petite troupe de locaux : une vraie kermesse où l'on tire des citrouilles à un stand, ce qui a pu m'arracher un sourire j'en conviens.
L'intelligence d'Underwood était moins de faire surgir le monstre que de suggérer sa présence sous le sable par d'habiles effets spéciaux faits de pets de fumées, de geysers dans les dunes et de vagues de sable.
L'ensemble tient la route, c'est sympathique, fragile et un poil trop bricolé, mais le tout sent la bonne ambiance de plateau, la volonté de bien faire, d'essayer de faire du cinéma et le divertissement bon marché ; et que voulez-vous, j'adore Fred Ward et sa tronche burinée au soleil.
A voir avant d'aller niquer les taupes dans son jardin.