A la recherche du père-dû ou qui paie la facture de ses ancêtres ?

Je sors d'une séance de Tristesse Club. Un road movie dans le no-father land".
J'en suis ressorti en colère. En colère contre tous ces parents absents ou défaillants (j'évoque ceux dont c'est la volonté consciente ou inconsciente) - et qui ont, je n'en doute pas, de bonnes raisons de l'être. Ces mêmes parents qui, par un mea culpa de mauvaise conscience créent chez leur descendance, troubles, ambiguïté des sentiments, échecs de vie, inaptitudes à la relation, au contact.
Un des frères est quitté par sa femme et son fils est bien plus mature que lui, l'autre frère, incapable de comprendre la danse qui égaye le ressort de la séduction amoureuse la plus simple, une ex-maîtresse n'a d'autre choix pour retrouver son amant que de se faire présenter sous les traits d'une demi-soeur.
Quand le père est absent, qu'advient-il de la capacité d'être adulte autonome de ses enfants ?
Et s'il faut tuer le père -symboliquement bien sûr - il faut bien qu'il soit là pour le faire !
Alors je salue et je dédie mon ressenti à tous ces parents (père ou mère) qui n'ont jamais lâché leurs enfants et que leurs enfants ont jugé bon de maltraiter parce qu'ils n'avaient qu'eux à affronter, ces parents qui souffrent d'avoir rempli leur rôle autant que possible, que la culpabilité et la rage hantent chacune leur tour, ces parents remplis d'une bonne dose d'abnégation, celle qui est nécessaire pour traverser cette vie de transmission, de protection, d'éducation et d'amour bien souvent mal rendus.
Et s'il ne s'agit pas d'accabler les parents qui n'ont pas pu, il s'agit pour moi de rendre hommage, à travers mon ressenti devant ce film, au courage de respecter sa responsabilité de parents dans les actes, et non dans les seules paroles.
Un très beau film tant sur le plan transgénérationnel qu'affectif.
Bonne séance !
Agyness-Bowie
8
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le 12 juin 2014

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Agyness-Bowie

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