Trois couleurs : Blanc par Acco
Karol. Un gentil passablement naïf et dépaysé. D'autant plus que putain, les femmes, quoi. Il gagne en intégrité et en tempérament tout au long du film, jusqu'à se retrouver au milieu d'un truc qui le dépasse et l'effraie. Du moins dans un premier temps.
Le retournement de situation est vraiment intéressant. C'est à partir de là que l'on retrouve le côté voyeur de Rouge avec cette scène où Karol assiste à son propre enterrement. Les rôles s'échangent, le scénario prend de l'ampleur, le tout pour déboucher sur une fin sublime. L'acteur principal s'implique énormément, et devient très convaincant.
Kieslowski effectue ici un retour à l'alternance entre français et polonais, à l'image de La double vie de Véronique. Mais ici, on remarque surtout ce côté touchant, très "pays de l'Est". A grand renfort de vodka, de musique balkanique et de personnages qui vont jusqu'au bout des choses, qui aiment leur pays. Beaucoup plus intimiste et "confidentiel" dans la forme que les deux autres volets de la trilogie, ce film fait preuve d'une approche différente. Kieslowski est ici plus proche de ses films pré-Décalogue, d'un certain naturalisme immédiatement touchant.