Rouge clôt la trilogie des couleurs du drapeau français (et non pas Polonais qui ne contient pas le bleu). Rouge devrait donc correspondre tout logiquement à "Fraternité".
Une jeune femme qui est mannequin et dont le petit ami est en Angleterre renverse un chien, heureusement il n'est que blessé et elle le rapporte à son maitre qui n'en veux pas, c'est elle-même qui le fera soigner. Fraternité donc. Elle découvre que le maitre est un ancien juge qui écoute ses voisins. Voyeurisme encore ici, comme dans Brève histoire ou l'épisode de décalogue qui lui correspond, mais ici ce n'est pas du voyeurisme visuel, mais sonore. Thème cher à Kieslowski. Il lui raconte ainsi la vie de certains d'entre eux, ainsi que la sienne qu'il dévoile peu à peu. Tous les deux ont le point commun d'être seuls. Leurs solitudes se rencontrent. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Peut-être pas celle de père de substitution, encore que ? Décidément, ce n'est pas la première fois que Trintignant joue le père de substitution alors. Rappelez-vous de Rendez-vous de Téchiné.
En parallèle une autre histoire, celle de l'étudiant en droit à la voiture rouge. Celui que le juge voudrait qu'elle rencontre. Celui qui n'est pas assorti avec sa blonde. On va découvrir à propos de cette histoire que le passé et le présent se rejoignent.
Ce jeune étudiant qui va passer son examen n'est autre que le juge lui-même dans le passé.
Car pour le juge il est trop tard. Mais pas pour lui. Ils vont se retrouver sur le même bateau pour l'Angleterre (c'est le juge qui lui avait suggéré à elle, car il savait sans doute que la version de lui plus jeune y serait). Le bateau coule et il n'y a que quelques rescapés. Le juge regarde son écran de TV en espérant y avoir ses deux protégés.
On voit alors les personnages principaux des deux autres épisodes de la trilogie (Bleu et Blanc) qui font leur apparition pour conclure cette trilogie de manière humoristique.
Rouge sang. Rouge fraternité. Qu'un sang impur abreuve nos sillons.