Il y a beaucoup de choses dans Trois Frères : le Nord, le Sud, l'Italie traditionnelle et moderne, les responsabilités d'un juge, celles d'un père, et les idées de chacun qui s'enchemêlent, articulées autour de retrouvailles longtemps après que chacun a commencé de suivre une voie qui lui était propre.
Je ne suis pas contre le fait qu'on pose beaucoup de questions sans toujours donner la réponse, et Rosi a déjà fait réfléchir le spectateur par le passé, mais ici c'est trop. Les métaphores sont grossières, le bouillonnement social montré sans élégance. Un storyboard maladroit rend difficile de connecter chaque scène à l’argument qu’elle développe, et c’est assez dense pour qu’on finisse par se sentir livré à nous-mêmes.
C’est film facile à défendre car il parle d'un chaos ambiant de manière chaotique, et il y a au moins une certaine cohérence là-dedans. Mais on sort échaudé de ce bain désorganisé de faits de société.