Jerry Mitchell (Casey Siemaszko, le nerd), le gentil scribouillard propre sur lui, du journal du lycée - un personnage récurrent dans les teen-movies - est contraint d'interviewer un nouveau venu, Buddy Revell (Richard Tyson, l’athlétique), qui est réputé pour être un castagneur. Quand Jerry heurte accidentellement Buddy, ce dernier le met au défi de le retrouver à la fin des cours - plus précisément à 15h00 - sur le parking du lycée pour régler leurs comptes. Jerry va devoir tout faire pour éviter la confrontation avec ce psychopathe. Après Gary Cooper (“High Noon), après Sean Connery (“Outland”), c’est aujourd’hui au tour de Casey Siemaszko, d’attendre fébrilement le moment fatidique dans ce qui ressemble à une relecture nerd du western culte “Le Train sifflera trois fois”. Les codes du lycée nous sont présentés à travers les personnages principaux du film - comme chez John Hughes - car bien entendu, “Three O’Clock High” - titre original - a le goût de la comédie "John Hughesque", il ne peut en être autrement ! Mais “Three O’Clock High” possède son propre style aidé en cela par la réalisation inventive de Phil Joanou - réalisateur du documentaire “U2 : Rattle & Hum” et metteur en scène de “Sang chaud pour meurtre de sang froid” et “Les Anges de la nuit” - qui balade sa caméra en immerssion totale dans les couloirs du lycée, ressemblant plus au couloirs de la mort pour Jerry. Phil Joanou insiste sur les deux antagonistes en filmant leur quotidien en parallèle. Pour Buddy, aucun souci, précédé par sa réputation - ou plutôt par sa légende - rien ni personne, pas même les profs - ne se frottent au personnage. En revanche pour Jerry, la journée s'avère compliquée - surtout depuis que la rumeur annonce un combat titanesque, datant de 1987, imaginons le film avec les réseaux sociaux actuels ! Les heures s'égrènent inexorablement et Phil Joanou filme avec malice la pendule qui devient de plus en plus grosse jusqu’à l’heure fatidique (Harold Ramis reprendra le stratagème à son compte quelques années plus tard avec le radio réveil de Bill Murray dans l’irrésistible “Un jour sans fin”). Alors que des paris sont lancés et qu’en cours de littérature, on étudie l'Iliade à travers Hector et Achille, Jerry, quant à lui, est prêt à toutes les bassesses pour éviter la confrontation. Il continue son odyssée désespérée à la recherche d’un quelconque allié…