L’accélération maladroite de la vitesse de certaines scènes, les gros plans et autres mouvements de grue intempestifs gonflent artificiellement le rythme de Three O’Clock High, sinon victime de son dispositif séquencé en heures de cours comme compte à rebours séparant Jerry Mitchell de son affrontement avec Buddy : les aiguilles de la pendule accrochée dans les salles de classe et la sonnerie associée ralentissent davantage le film parce qu’elles rappellent aux spectateurs que le temps ne passe pas, ou alors péniblement. Les situations se répètent – face-à-face avec la brute épaisse, tension parodique puis retour en classe ou tentative d’évasion – sans creuser dans le scénario paresseux des tunnels créatifs à même de perturber la tonalité d’ensemble sinon monotone. Nous sommes loin de l’imagination d’un John Landis ou d’un John Hughes, cinéaste auquel nous pensons beaucoup pour son Ferris Bueller’s Day Off sorti un an auparavant et, surtout, pour The Breakfast Club (1985). Un produit dérivé non dénué de qualités mais d’un intérêt tout relatif dans le paysage du teen movie américain.