Arnaud Desplechin a toujours soufflé le chaud et le froid chez moi. Où Un conte de Noël est un chef d'oeuvre et Rois et reine une vraie purge. J’étais resté mitigé sur Jimmy P. mais très curieux de voir ce nouvel opus. Pour être franc, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans. Je trouvais cela long, lent et ne supportais pas le jeu des acteurs. Mais petit à petit, l'écriture et la mise en scène inspirées de Desplechin sont devenues quasiment fascinantes au point de me laisser perdre totalement dans cette histoire. Et on s'attache finalement à ces adolescents en manque d'affection et de repères, dans leur apprentissage de la vie et de l'amour. Le rythme, le phrasé, les dialogues sont particuliers et font de l'ensemble quelque chose d'assez surréaliste et un peu décroché du temps. Techniquement, c'est superbe et le découpage en plusieurs chapitres très plaisant. Les deux jeunes acteurs trouvent là leur premier rôle et sont vraiment très convaincants. On retrouve bien sûr Mathieu Amalric, l'acteur fétiche du réalisateur. Et un joli casting pour les petits rôles, avec les toujours excellents Olivier Rabourdin, André Dussolier, Eric Ruf, Françoise Lebrun, Patrick D'Assumçao et Dinara Droukarova. Ces Trois souvenirs de ma jeunesse, aussi intéressant sur la forme que sur le fond, sont donc une bien belle surprise. Un très beau film, pas franchement facile d'accès mais au final aussi décalé que réussi.
http://lecinedefred2.over-blog.fr/2015/06/trois-souvenirs-de-ma-jeunesse.html