La particularité de ce western est d’être en grande partie burlesque : les trognes des trois « canailles » qui s’avèrent très vite attachants et deux grands enfants, surtout « Bull » et « Spade » qui se chamaillent souvent, les dialogues sont particulièrement ciselés, Lee Carlton n’est pas une jeune ingénue, c’est une femme qui a du répondant comme le prouve son apparition au tout début faisant preuve de sarcasme envers O’Malley. L’ensemble est vraiment bon enfant, jusqu’à ce que le film vire radicalement au drame...
« Trois sublimes canailles » doit beaucoup au visage des comédiens, sans doute engagés pour cela et on sent une réelle complicité entre les trois. John Ford qui sait filmer cadre au millimètre ce qu’il veut filmer : le montage est impeccable et les 92 minutes passent plutôt vite, malgré une baisse de rythme vers la fin. Vingt et un an après, Ford remettra en scène un autre trio dans « Le fils du désert » mais bien moins amusant. « Trois sublimes canailles » prouve qu’un western burlesque, ça peut exister, donc que le western genre sérieux par excellence peut se permettre de dériver peut être de se moquer de son propre genre. J’ai été réellement et régulièrement amusé pendant le visionnage.
Dès le début, j’ai senti ce petit quelque chose qui j’espère allait durer me disant que je suis tombé sur une perle, qu’il y a quelque chose qui me plaît là dedans. Je ne dirais pas que c’est un chef d’œuvre mais peu de films m’ont autant amusés que celui-ci depuis bien longtemps. Et un film attachant, au rythme soutenu, avec de beaux personnages, des comédiens attachants et une magnifique musique d’accompagnement country où chaque accord correspond à un ou des personnages particuliers, qualité que j’ai vite remarqué, me faisant ajouter au plaisir du visionnage.