Emile Couzinet a écrit et réalisé cette comédie foutraque, alléchante par son titre -un des talents du réalisateur, "Le congrès des belles-mères", "Trois jours de bringues à Paris"...- et attrayante par ses interprètes, hélas sous-employés, Tissier, Larquey, Duvallès...
Le nanar façon Couzinet se distingue souvent des autres comédies de sa catégorie par une qualité précise: l'impertinence. Ses trois vieilles filles -trois soeurs et vraies demoiselles- sont caricaturalement farouches mais ne désespèrent pas de se marier enfin. Elles ne sont pas les seules à incarner les valeurs morales attachées à leur condition; il faut compter aussi sur une ligue de dames de vertu! Cette irrévérence (misogyne ou iconoclaste?) de l'auteur est le seul intérêt de sa comédie.
Dans un sujet sans cohésion, les trois soeurs Lasouris se partage le récit avec les frasques d'un marquis infirme qui s'ennuie (Tissier) et qui finit par organiser, avec la bénédiction d'un curé large d'esprit, un "grand concours matrimonial" à Pautignac. Tout est stupide mais Couzinet sait parfois donner au nanar, par ses railleries, une raison d'être.