Film culte pour certains, nanar en puissance pour d'autres, Troll est au final un peu des deux. Le premier film de John Carl Buechler, spécialiste des maquillages spéciaux et futur réalisateur de Vendredi 13 Chapitre 7 et Ghoulies III, est donc une production Charles Band, connu pour ses gros nanars horrifiques. Dans la lignée des Gremlins et des Ghoulies tout en empruntant aussi au Legend de Ridley Scott, cette fable semi-horrifique est donc un gros fourre-tout pas toujours cohérent, pas vraiment exaltant et très maladroit mais non dénué d'un certain savoir-faire qui en fait un petit film bis des années 80...
Épargnant toute réelle logique, Troll s'intéresse à l'aménagement d'une famille américaine moyenne (le papa, la maman, le grand garçon fan de science-fiction, la petite blondinette) dans un vieil immeuble classique peuplé de locataires tous plus originaux les uns que les autres avec forcément l'ex-militaire, le connard qui gueule non-stop, l'artiste et la vieille femme. Dès son arrivée, la petite Wendy Anne rencontre dans le sous-sol un vilain troll qui prend son apparence et qui va petit à petit transformer tous les locataires et leurs appartements en faune et flore façon gobelins.
Pas de vraies séquences horrifiques si ce n'est une jolie transformation à l'ancienne où ça gonfle, ça sue et ça s'exorbite les yeux avec dégout. Les effets old school y'a rien de tel. Humour de bas étage, dialogues débiles, scènes parfois ringardes (la chanson des gnomes, le passage avec la nymphette...) et surtout un scénario bordélique où notre troll va avoir affaire à une sorcière vivant dans l'immeuble qui va enseigner un peu de son savoir au jeune fils de la famille Potter, le dénommé Harry (ça ne s'invente pas, on croirait d'ailleurs presque que J.K. Rowling a emprunté deux/trois détails au film de Buechler). Ringard au possible mais néanmoins porteur d'une atmosphère 100% années 80 qui n'est pas pour déplaire aux aficionados du genre, Troll reste en soi un petit film fantastique à petit budget moins nanardesque que son illustre successeur mais quand même sacrément ridicule. Réservé aux fanatiques du genre.