Considéré à juste titre comme l'un des plus mauvais films du monde, au point qu'il a récemment été l'objet d'un documentaire amusant quoi que tournant parfois un peu au dîner de cons, Troll 2 c'est une certaine idée du bonheur cinématographique.
Troll 2, son générique improbable avec des gamins déguisés en trolls courant dans une forêt ressemblant au jardin du producteur sur fond de tube funky façon années 80 ; ses acteurs tous au diapason de la nullité ; ses hectolitres de sirop à la menthe répandus avec générosité sur les personnages ; son héros gamin tête à claques à qui on ne souhaite qu'une mort foudroyante par leucémie ; ce moment grandiose où le temps est censé s'être arrêté et où les membres de la famille, figés, clignent des yeux et tremblent comme des junkies en crises de manque ; cette idée de scénario scandaleusement sous-exploitée qui voit le gamin pisser sur la nourriture de ses parents pour ne pas qu'ils avalent la bouffe maudite des gobelins...
Que dire d'un film dans lequel il faut 50 minutes à ses protagonistes pour réaliser que "nilbog" c'est "goblin" à l'envers, et où le nom des personnages est écrit sur les portes, histoire qu'on sache bien à qui appartient la chambre.
Oui, vraiment, une oeuvre qui transpire la passion et l'amour du cinéma, une offrande magnifique au dieu Navet et à son royaume merveilleux où la première prise est toujours la bonne (et la seule), et où le zoom foireux est le maître de ces lieux.