L'amour pourrait être une fixation de l'esprit et une prison charnelle, un bouleversement qui nous attaque la peau et menace notre santé mentale, le moment, jamais décidé, de devoir répondre à une question intime passionante. Desplechin a décidé de nous enfermer dans le bureau où se retrouvent deux amants pour ne répondre à aucune de ces propositions.
De cet amour entre Denis Podalydes et Lea Seydoux on n'apprendra ni les raisons, ni les tourments, nous donnant le sentiment que la rencontre n'a jamais lieu.
On assiste à des causeries ampoulées qui ne suscitent jamais la tension et le désir de l'autre. L'intimité de leur relation est largement évacuée. Chacun semble uniquement attaché à s'épancher sur sa névrose propre comme leur tromperie qui devient juste une boutade psychanalytique personelle.
Seul le personnage joué par Emmanuel Devos pourrait nous mettre sur la voie d'une affection trouble.
On a le sentiment d'assister à l'échange entre deux amis qui cabotinent en terrasse en se roulant des pelles et on ne comprend guère pourquoi.