Ce Tron – L’Héritage me divise énormément, mon cœur me dit de lui attribuer un 8 ou un 9, mais ma raison me dit qu’il ne vaut même pas la moyenne, certains aspects frôlent la paresse artistique quand d’autres mettent le paquet, l’histoire est convenue, sans être simple, le divertissement fonctionne à merveille, mais pas sur la totalité de l’œuvre, bref… je suis complètement perdu.
En ce qui concerne le scénario, Sam retrouve son père disparu dans le cyber monde, mais découvre qu’il est traqué par l’avatar qu’il avait créé 25 ans auparavant. Comme je l’ai dit, cette intrigue manque d’originalité, surtout pour ceux qui auront vu le premier film. Aussi, ceux qui n’ont pas vu le premier film, risque d’être parasité par certains flash-back, mais surtout, par un Tron trop peu présent, qui paraitra anecdotique, voir incompréhensible.
On constate que l’œuvre se confronte à de nombreuses difficultés de production liée au casting, mais aussi d’ordre visuel. La version jeune de Kevin Flynn réalisé en capture de mouvement, ne réussis pas toujours sa mission de trompe-l’œil, notamment avec Clu, qui malgré des efforts indéniables, manquent de naturel dans les expressions faciales. Aussi la rareté de Tron semble être liée à ces mêmes difficultés.
J’ai été très embêté par ce grossier problème de rythme, qui est le point le plus casse-gueule du film. La production jette tous ses efforts dans la première demi-heure, avec une intro réussie, une arrivée dans le cyber monde spectaculaire, et des premiers jeux sur la grille franchement épique. Mais passé cela, le rythme prend un gros coup dans la gueule comme avec une chute splendide du framerate. L’histoire prend place, mais en attendant le public s’ennuie, en tout cas moi je me suis ennuyé. Il ne se passe presque plus aucune action et même la fin devient déceptive en comparaison avec le début. Bref, le film perd toute sa saveur.
Les acteurs ne font pas de miracle non plus, excepté Jeff Bridges, qui est satisfaisant, tout le reste du casting semble se demander ce qu’il fait là, à commencer par ce pauvre et transparent Garrett Hedlund, caricature du héros lisse et inconsistant.
Pour autant le film présente des qualités indéniables. Son esthétique est folle, avec des décors froids, que j’ai trouvé pour ma part hyper réconfortants, je ne sais pas pour quelle raison. Les effets spéciaux sont sublimes, les meilleurs que j’ai vus dans un film Disney. L’ambiance visuelle est dingue, avec un véritable dépaysement, est une identité unique, dépassant largement les représentations du premier film. Et, bien sûr, la musique est magique. Daft Punk nous régale, et on en viendrait presque à regretter que la musique électronique ne soit pas plus représentée au cinéma, tellement ça colle bien ici. Franchement, je crois que c’est le secteur que j’ai préféré dans cette œuvre. Un plaisir pour les oreilles.
Voilà, vous comprenez mon problème, je relève des défauts majeurs et des qualités uniques dans ce film, si bien que je ne sais plus ou me positionner. Alors je fais la synthèse, et au bout du compte, je sais que ce film me divertit, malgré un sentiment de déception puissant dans la deuxième partie. Mais je ne saurais être trop sévère avec cette œuvre audacieuse. J’aurais tellement aimé une trilogie ou un univers plus étendu, la franchise avait en tout cas le potentiel de briller, et je ne peux m’empêcher de croire que cette suite a été un peu gâchée, malgré tout.