Bon, finalement j'ai fini par les mettre ces 10 euros (au passage je remercie le ciné vers chez moi de passer Tron uniquement en 3D, histoire de rentabiliser les films...).
Je dois prévenir tout de suite: le premier Tron était sympa mais je l'ai jamais considéré comme un film indispensable. J'avais été assez surpris par le trailer de ce sequel, qui était vraiment impressionnant.
En fait c'est vraiment ça Tron, un film qui repose uniquement sur sa bande annonce: les effets spéciaux sont bluffants (encore heureux, à 150 M de dollars le film, puis le réal a fait ses gammes là dedans), mais la 3D n'apporte strictement rien en terme d'immersion, de profondeur de champ.
Je préviens tout de suite, c'est le seul aspect positif, parce qu'il faut parler du scénario. Non pas que Tron soit honteux dans ce domaine, loin de là (on a vu bien pire avec plus de pognon l'année dernière, au hasard Iron Man 2), mais il y a une telle paresse dans l'écriture: des scènes interminables (les discussions pseudo philosophique entre le père et le fils entre autre), des séquences complètement inutiles (on a l'impression que la scène de la boite de nuit a été uniquement réalisé pour qu'on puisse voir les Daft Punk), les mêmes idées martelées 50 fois au marteau piqueur.Puis alors par moment Tron frise le plagiat, amenant certainement les frères Wachowski à porter plainte: une réflexion sur le principe de réalité et la notion de métaphysique , des personnages en tout point semblable à Matrix (Kevin Flynn/Morpheus, Quorra/Trinity, Sam Flynn/Neo), c'est dire l'originalité de l'histoire...
Puis alors le film est un défilé de personnages-fonctions qui sont à la limite du grotesque: celui d'Olivia Wilde, qui est là uniquement pour nous montrer sa coiffure hi tech, le propriétaire d'une boite de nuit qui sort tout droit d'un mauvais Devil May Cry...
Le jeune acteur qui joue Sam Flynn est le seul qui s'en tire pas trop mal.Le pauvre Jeff Bridges se traine par contre comme une âme en peine, et doit maudire le jour où il a signé son contrat. Sans compter que la motion capture pour le méchant n'est pas sensationnel.
Je vois Tron Legacy comme un jeu video, mais pas dans le sens noble du terme. Surtout qu'on ne peut pas interagir, comme sur une console, pour faire bouger les choses.
Le film souffre de sa production design uniforme, on reste toujours dans cet univers sombre à base de néons lumineux vert et rouge qui m'ont fatigué les yeux au bout d'un moment. Si on rajoute à cela la bande son parfois redondante de Daft Punk, on est finalement content de voir s'achever ce périple au bout de deux heures qui m'ont paru une éternité.
En fait Tron Legacy a déjà son destin tout tracé: utilisé comme film de présentation pour les télé 3D, histoire d'inciter les gens à claquer de la thune. C'est ça ou finir au fond d'un rayon, coincé entre Transformers et Le Choc des Titans...