Yuen Woo-Ping, l'un des chantres de la kung-fu comédie qui a donné ses premières lettres de noblesse, sérieuses, à Jackie Chan avec Snake in the Eagle's Shadow et Drunken Master, l'homme que l'Occident découvrit en tant que chorégraphe asiatique de Matrix, met en scène avec ce True Legend au titre qui nous demande de croire à l'impossible et au non-sens, une purge au scénario totalement décousu et aux combats câblés stéréotypés et disons le frisant souvent le ridicule.
Le réalisme n'a jamais été l'apanage du cinéma d'arts martiaux hongkongais, et les chorégraphies aériennes où de belles épéistes se mettent à s'envoler ou des guerriers émérites s'affrontent dans des joutes totalement surréalistes fait partie du folklore de ce cinéma totalement dédié à l'éclate quitte à outrepasser les règles du réalisme cher au spectateur occidental.
Pourtant, cela fait partie du patrimoine culturel et des spécificités de ce cinéma du tout est possible offrant la plupart du temps une forme poétique et enchanteresse à ses délires visuels lors de joute totalement délirantes.
Avec True Legend, le vieux master étale une incroyable succession de clichés (l'occidental forcément montré comme un ignoble colonisateur brutal, les méchants vraiment méchants car ils le sont par nature, etc...) avec soit un vrai souci esthétique et des idées de mise en scène totalement folles, mais est fortement desservi par des effets spéciaux pourris et un jeu d'acteur très limité.
La cohérence en prend un sacré coup avec cette surenchère de bon sentiment d'une naïveté qui pouvait encore passée quand la maestria martiale d'un Jackie Chan écrabouillé à peu près tout le reste, mais aboutit ici à une sorte de naïveté qui a beaucoup de mal à passer en cette époque où l'ouragan cynisme à peu près balayé toutes perspectives.
Quant à faire dans le puéril autant ne pas soutenir cette vision bon enfant par des propos moralistes douteux et bombarder ces arguments de pitoyables clichés redondants.
Reste quelques idées de mise en scène totalement folles car labellisées nawak qui s'assume et deux ou trois joutes d'un bel apanage.