« C’est un appareil pour faire les cônes glacés ? »

Etant donné que je le revoie tous les ans, je me répète probablement à chaque fois : True Lies est une merveille de film populaire, au sens noble donc cameronien du terme, qui brille par son génie rythmique, le juste dosage de son humour, sa générosité dans la pelleté de situations folles que le récit génère, ses jonctions (géographiques, elliptiques…), ses associations de personnages et son art de rester lisible malgré un assemblage un brin over the top. C’est toute la magie cameronienne. Capable de créer cette parenthèse purement récréative (entre Abyss et Titanic) sur une simple commande de Schwarzie, mais la traiter avec beaucoup de respect et de prodigalité instinctive.


 C’est simple, c’est la jubilation non-stop ce film. Un morceau de bravoure en entraine un autre. Ici, une poursuite sur un cheval entre les bagnoles puis dans l’ascenseur d’un building jusque sur son toit. Là un double sauvetage par les airs, dans un hélico au-dessus d’un pont détruit / dans un avion de chasse sous une grue de chantier. Et comme c’est Cameron, c’est forcément super bien fait. Gargantuesque et beau. Même quand il fait une comédie.
Un bémol toutefois, qui n’entache certes pas la réussite de l’ensemble mais qui m’a plus sauté aux yeux qu’autrefois : La vision bien hollywoodienne du terroriste idiot. Si la CIA ne brille pas non plus pour ses absolues compétences, gageons que le grotesque avec lequel sont dessinés la bande de Art Malik & Tia Carrere n’est pas la meilleure idée du film. On préfère True Lies quand il filme son couple vedette. Autant lors de la transformation érotico-badass de Jamie Lee (entrée dans la postérité) que dans leur cohabitation dans un duo incongru dans le dernier tiers du film.
A part ça, True Lies reste l’un des plus agréables divertissements du dimanche soir (Revu un dimanche soir, d’ailleurs) et une merveille de comédie d’espionnage et de remariage, avec un Schwarzie encore bien fringuant, qui cultive avec brio sa dimension caméléon aussi bien dans son travail d’infiltration (Superbe entrée en matière, à faire pâlir certains épisodes de James Bond) qu’au sein de sa famille, qui le croit représentant de commerce. Bref, Schwarzie doit jouer les agents secrets mais aussi soigner la pérennité de son couple. Sauver le monde et redorer une histoire conjugale un peu mise entre parenthèse.
Tout le monde le sait, il s’agit évidemment d’un remake de La Totale, le film de Claude Zidi. Schwarzie ayant remplacé Thierry Lhermitte, Jamie Lee Curtis pris la place de Miou-Miou et Bill Paxton celle de Michel Boujenah. Bien que je garde une certaine affinité pour le film de Zidi, l’opus de Cameron le surpasse dans les grandes largeurs, autant sur le plan visuel que dans l’orchestration de ses séquences d’action, son humour que l’implication de ses protagonistes. Pour l’anecdote, je crois n’avoir jamais vu True Lies dans sa version originale puisque systématiquement happé par sa diffusion télévisée. Le film doudou, quoi.
JanosValuska
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le 12 mars 2017

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JanosValuska

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