C’est périodique, ça revient de temps en temps, on a envie de cinéma qui s’bouge le cul, du bourrin, de la violence lyrique, des déflagrations symphoniques, une famine scénaristique.
C’est notamment dans ces moments là, après visionnage de quelques “chefs d’oeuvre” récents du genre, souvent affublés de costumes divers ou d’effets graphiques en pagaille, qu’on se trouve en proie au sempiternel “putain c’était quand même mieux avant”, constatation lassante certes mais désolante de véracité…


Avec le recul, alors que James Cameron a perdu beaucoup de mon affection, réalisant des films que je n’peux même pas aller voir en salle à leur sortie, étant propriétaire d'une paire d'yeux réfractaires à la 3D, je trouve un certain amusement à constater qu'une de mes petites préférences dans sa filmographie va pour sa comédie, un remake atomique d’une "perle" du cinéma français…


Cameron en prend un peu de la sève et la démultiplie à sa manière, c’est à dire honnêtement et généreusement. Excessivement aussi, mais c'est ce qu'on en attend. C'est plus gros, plus drôle et c'est défoulatoire au possible. On y retrouve tout ce qui a fait le fleuron de son cinéma :



  • De l’action non-stop organisée par une mise en scène parfaitement adaptée au genre, une caméra qui sait très bien où se positionner pour rendre le truc lisible de la première à la dernière minute le tout orchestré par les ficelles savoureuses de punchlines délicatement sélectionnées.


  • Des femmes au caractère forgé dans l’acier, qui trouvent le moyen de se foutre sur la gueule.


  • Bill Paxton blindé de mimiques.


  • Une musique discrète mais sympathique de Brad Fiedel.


  • Des jouets. Des gros jouets. Des avions de chasse qui explosent des ponts et font du vol en surplace avec des réacteurs amovibles (en plus ça s’appelle un Harrier Jump Jet, on imagine parfaitement ça écrit sur une boite de jouet).


  • ARNOLD SCHWARZENEGGER. Ingrédient majeur, éternel action hero. Qui conduit une décapotable. Qui conduit un gros avion. Qui conduit un cheval. Qui parle à son cheval. Qui assomme des dobermans. Qui fait des glissades sur la neige. Qui coure au ralenti de face avec une grosse explosion en arrière plan. Qui démolit des types dans des toilettes publiques. Qui se retrouve complètement shooté au sérum de vérité. Qui dézingue une armée. Qui essaie de surpasser son killcount stratosphérique atteint dans Commando. Arnold drôle, prodigue, indestructible, jubilatoire au possible, traversant tout ça joyeusement, la réplique facile.



Non franchement, l’action au ciné c’était mieux avant, quand l’objectif savait quoi filmer et le faisait le plus simplement du monde, sans surenchère d’effets en tous genres pour accentuer le pseudo style “groovy” tant recherché aujourd’hui avec obstination, comme la relique vaguement oublié d’un art déjà bien lointain qui faisait tout ça le plus naturellement du monde, sans se poser la moindre question. Ce film, c’est l’une des dernières cimes du genre, offrant avec la plus belle des générosités tout ce qu’on peut attendre d’un tel truc et le faisant avec tout le recul sur soi qui s’avère de plus en plus nécessaire. C’est du Schwarzenegger au top, de l’arrière goût de Commando saveur espionnage sans la moindre subtilité, parfaitement conscient qu’il est là pour s’amuser et communiquer son enthousiasme, et dans cette catégorie, aucun autre ne l’a jamais fait mieux que lui. Il avait toujours secrètement voulu incarner James Bond, il en devient l'un des plus succulents ici, son improbable volume enveloppé dans son beau petit costume, dansant superbement le tango alors tout juste sorti d'une combinaison de plongée.


Et puis c’est le seul film où on peut voir les noms de James Cameron et de Claude Zidi se suivre tout à fait logiquement…

zombiraptor

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