Un très bon film d'action. Cameron fait aussi preuve d'inspiration en mélangeant différents genres.

Deux ans après "Terminator 2: Le Jugement Dernier", James Cameron refait appel à Schwarzenegger pour jouer dans son nouveau film d'action. Suivant la nouvelle mouvance de films d'actions instaurée par les "Die Hard", Cameron fait aussi preuve d'inspiration en mélangeant différents genres.

Même si c'est à Schwarzie que revient la tête de l'affiche, Jamie Lee Curtis partage en réalité la vedette. Tous deux incarnent un couple. Lui, Harry Tasker, est un agent secret au service des Etats-Unis et se fait passer pour simple homme d'affaires. Elle est une femme fidèle, mais qui fréquente un autre homme en cachette pour apporter un peu d'aventure dans sa vie. Harry va se rendre compte de cela, et va devoir régler ce problème familial en plus de courir après des terroristes qui ont dérobé des armes nucléaires.

L'action développée par Cameron dans son scénario prend deux dimensions intéressantes. D'une part, nous retrouvons les corps-à-corps, les fusillades et autres actions nécessitant une agilité corporelle propres à la mouvance "Die Hard". Nous avons affaire à de l'action autant corporelle que visuelle, sonore et musicale. D'autre part, le réalisateur nous plonge à travers une enquête menée par Harry sur sa femme, action ne présentant pas vraiment de mouvement et basée plutôt sur le "que va-t-il se passer ?", ce qui fait passer le film du côté "thriller" et "suspense".

Troisièmement, on pourrait également que l'action du film trouve se références dans d'autres films par moment. La scène d'ouverture, par exemple, est truffée d'éléments évoquant James Bond. Schwarzenegger, après avoir infiltré une propriété par la voie de l'eau, enlève son équipement d'homme-grenouille, laissant place à un costar ultra-chic. Avec une démarche chique à la Sean Connery (sans pour autant avoir la même finesse), Schwarzie infiltre une soirée de fête avant de finir démasqué et de s'enfuir à travers la neige, poursuivi par des gardes en ski ou en moto-de-neige. Même si ce n'était pas l'intention du réalisateur de copier le style des 007, cette petite introduction – de même que d'autres scènes du film – nous offre une relecture modernisée, plus réaliste et plus attractive du film d'agents secrets, tout en parodiant les premiers James Bond des années 60 et 70.

A vrai dire, "True Lies" se rapproche même de la période des James Bond interprétés par Timothy Dalton tels que "Licence to Kill". Le film n'est certes pas le meilleur film d'action de tous les temps (il part dans beaucoup trop de directions pour ça), mais il présente néanmoins un scénario assez riche, qui nous nous livre avant tout une bonne présentation des deux personnages principaux. Schwarzie manque d'interpréter son rôle correctement mais se ratrappe avec les scènes d'actions. C'est surtout Jamie Lee Curtis qui fait le boulot pour deux, très convainquante dans son rôle de femme maladroite et imparfaite mais désireuse d'aventure et capable de charme.

Le film manque tantôt de tomber dans de la pornographie soft en partie à travers une (trop) longue séquence de strip-tease, ce qui a pour effet de ralonger le film inutilement. Les scènes d'actions en elle-même ont quelques longueurs par moment, à moins que ce soit leur nombre qui soit légèrement trop élevé. Toujours est-il qu'à côté de cela, le spectateur s'amuse avec les touches d'humours bien placées ici et là, surtout celle concernant la relation de mari à épouse entre Harry et sa femme. Comment ne pas rire au moment où, après que sa femme ait découvert qu'il est agent secret et lui ait demandé s'il a déjà tué des gens, Harry lui répond: "oui, mais ils étaient tous des méchants" à la manière d'un petit enfant qui veut se justifier.

Le film affiche pas mal de potentiel et garanti le spectacle (avec 115 000 000 de dollars pour le budget, on pouvait s'attendre à être impressionné). Aussi, le casting pour les rôles secondaires nous réserve également quelques agréables surprises, comme la présence de Bill Paxton ou encore de Charlton Heston. Les méchants, quant à eux, perdent un peu d'importance avec les problèmes familiaux de Harry occupant une trop grande place à l'écran, mais l'action et les touches d'humour nous font oublier les défauts et nous plongent adroitement dans l'intrigue.
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le 20 mars 2014

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