Ovidie mène une enquête fouillée et d'utilité publique sur les violences gynécologiques et obstétricales, sujet tabou mais prégnant dans notre société.
Il faut voir les témoignages de ces femmes victimes, traumatisées, encore sous le choc des années après, pour s'en convaincre.
Et c'est un phénomène loin d'être marginal, au point, que la secrétaire au droit des femmes, Marlène Schiappa, a même a diligenté une enquête là-dessus, qui a confirmé le problème.
Alors, le Dr Nisand qui dirige le conseil de l'ordre des gynécologue-obstétriciens rétorquera qu'on prend soin des femmes enceintes et qui accouchent en France, que quand on fait un geste en urgence c'est qu'on n'a pas le choix, qu'il faut le faire vite pour sauver la mère ou l'enfant ou les deux, qu'on a pas le temps de leur demander si elles sont d'accord ou pas.
Oui, mais alors pourquoi autant d'épisiotomies sans consentement ? Pourquoi des taux de césariennes si différents d'un hôpital à un autre ?
Pourquoi des césariennes à vif ?
Pourquoi dans des hôpitaux et cliniques, ça se passe si bien pour les femmes (quasi aucune plainte) et dans d'autres non ?
Parlons en des usines à bébés à plus de 2000 naissances par an, du manque de moyens qui fait que les sage-femmes ne peuvent même pas débriefer avec les jeunes mamans comment s'est passé leur accouchement.
Tout ça, ça compte, ça joue sur les pratiques et sur la bienveillance, c'est certain, mais celà n’explique pas tout.
Parlons aussi du manque de considération pour les femmes de certains personnels soignants. Pas tous, loin de là. Il y a des gynécos, des sages-femmes et des aides-soignantes formidables, doux, bienveillants etc. C'est la majorité même et fort heureusement.
Mais il y a aussi des cas problématiques, où la future mère s'est sentie instrumentalisée, où on ne lui a pas demandé son avis pour tel ou tel geste, où on lui a fait mal, où on a carrément nié sa douleur, où on l'a humilié.
Alors, des efforts à faire, chers soignants !
Une réflexion de fond sur les pratiques s'impose. On n’est plus au Moyen-Age ou à la boucherie et le patient a des droits.
C'est beau de les écrire et de les afficher sur les murs des chambres d’hôpitaux ou dans les salles d’attente, mais il faudrait veiller à les appliquer partout.
L’intérêt de ce doc est qu'il relaye bien les différents points de vue, tout en adoptant une posture féministe.
Il souligne le combat de certaines comme la juriste Marie-Hélène Lahaye, dans ce combat contre les violences gynécologique et obstétricales.
Ovidie donne en premier lieu, la parole au femmes, et ça c'est à noter, car ce n'est pas toujours le cas.