A la suite d'un accident qui aurait pu mal tourner, un baron solitaire et misanthrope pourrait faire d'un clochard son héritier, ce qui ne convient pas du tout aux domestiques, qui pensaient toucher une part de l'héritage.
Tiré d'une pièce de théatre éponyme de Sacha Guitry, ce dernier est bien entendu le rôle principal, et avec 99 % des acteurs d'origine, dont Lana Marconi, sa dernière épouse, qui joue ici l'infirmière.
On pourrait dire que c'est à la fois là les limites du film, qui est un pièce de théatre filmée, où il y a un seul décor, le salon, et ça va se jouer avec des entrées et sorties de champ ; là, on peut dire qu'il n'y a aucune idée de cinéma, ni de mise en scène à l'exception d'une seule, où Guitry et Robert Seller, jouant un policier, se téléphonent, alors qu'on voit parfaitement qu'ils sont dans la même pièce, mais le plan faisant penser qu'ils sont à distance !
Il y a bien entendu la faconde de Sacha Guitry, toujours aussi impérial, qui fait plaisir, et où explose sa misanthropie, avec toujours ces bons mots dont il a le secret, face à un Fernandel qu'on voit finalement trop dans les rares scènes communes avec l'acteur-réalisateur. C'est d'ailleurs un de ses rares rôles où il se montre ambigu. Il y a aussi l'excellente distribution tout autour, issue de la pièce d'origine, dont la pétillante Jeanne Fusier-Gir (par ailleurs, mère de l'assistant-réalisateur), et Lana Marconi, dont j'ai appris que dans sa filmographie, elle n'aura uniquement tourné qu'avec Sacha Guitry.
Peut-être est-ce dû à l'état de santé de Guitry, alors défaillant à cette époque, mais on sent une certaine forme de paresse, de fatigue, mais les bons mots font toujours mouche, et quand on parle d'un tel génie, ça passe encore.