Mel Gibson revient à la mise en scène via l'exercice du biopic, exercice dont il est passé expert après avoir revu et corrigé l'histoire de William Wallace (via un chef d'oeuvre de romantisme et de fureur guerrière) et après avoir adapté les dernières heures du Christ (via un métrage d'une violence inouïe l'ayant conduit sur le banc des accusés pour les dix années suivantes).
Le résultat : un second chef d'oeuvre dépassant Braveheart en folie guerrière et l'égalant en romantisme à travers une histoire d'amour admirablement mise en place.
Entre ses mains et son œil expert, Mad Mel tisse une toile tour à tour poignante, émouvante, drôle pour ensuite virer dans le cauchemar guerrier, barbare et christique, prenant le meilleur des plus grands films de guerre et d'aventures de l'histoire pour imprimer sa propre patte et faire entendre sa propre voix. Jamais depuis "La horde sauvage" les ralentis n'avaient été aussi bien utilisés ni réalisés et surtout jamais la guerre et son chaos n'avaient été aussi bien illustrés. Balayant d'un revers de la main l'horreur du début du soldat Ryan de Spielberg et ses coups de caméras illisibles, Gibson filme l'horreur du champ de bataille avec maestria sans jamais verser dans la violence gratuite, mais la filme de telle sorte que l'on en sent presque l'odeur du sang.
Alors oui, le film est ultra violent et oui, la figure de Doss est christique, mais bon sang de bois, le film est un véritable coup de baïonnette dans l'estomac, un spectacle fou furieux et épique dont on ne sort pas indemne et surtout le vrai choc cinématographique de ces dix dernières années ! Mel is back ! Vive Mel !