"Tu ne réaliseras point de mauvais film" Tel est le verset de la Bible dont Mel Gibson peut s'attribuer le mérite de suivre à la lettre ... Car il faut le reconnaître, cet homme en tant que réalisateur depuis Braveheart nous a pondu la quadrilogie des merveilles avec Braveheart, La Passion du Christ, Apocalypto et maintenant Tu ne tueras point ( ce qui est bien sûr un avis totalement personnel ) . Mel Gibson est typiquement le type dont j'irai voir tous ses films au cinéma . Pourquoi me diriez-vous ? Parce que ses long-métrages garantissent une réalisation et une mise en scène impeccable, ils garantissent un scénario tiré d'un morceau de l'histoire parfaitement mis en oeuvre, d'une musique rendant hommage au film attitré sans oublier l'émotion qui s'en dégage ...
Hacksaw Ridge applique les mêmes principes pour un résultat ébouriffant !
La première partie se déroule lentement, voir même assez sagement ... On en oublierait presque que Mel Gibson est caché derrière sa caméra . Il place l'intrigue, les personnages, sans réel temps mort ou une quelconque maladresse . Tous les personnages y sont dévoilé au compte goutte, certains attachants, d'autres moins mais tous ayant une véritable identité ( grâce à cela on va pouvoir s'identifier à certains, vivre les émotions à leur côté au lieu de les considérer comme des simples soldats secondaires se faisant étriper sur le champ de bataille ) . On pourrait croire que l'histoire romantique dure un tantinet trop longtemps, mais il n'en est heureusement rien .
Cette première partie, lente mais très réussie laisse alors instantanément place au carnage .
La seconde partie s'enclenche en quelques secondes, et les minutes suivant le début de la guerre, la vraie, nous laissent complètement bouche bée . Rares sont les films de guerre filmés avec autant de force, de réalisme, de précision avec tant de moments aussi rudes et poignants ... On assiste à une véritable boucherie où tout s'enchaîne très rapidement, et où Mel Gibson applique à la lettre le terme "Horreur de la guerre" . Malgré des scènes choc, le réalisateur prouve qu'il ne s'aventure pas dans le voyeurisme comme on pourrait le croire .
On suit avec une attention folle l'aventure de cet extraordinaire et attachant personnage qui passe du statut de lâche à celui de héros en l'espace d'une nuit ... Un Andrew Garfield haut en couleur, accompagné par d'autres acteurs tous aussi bons les uns que les autres !
Tout va donc véritablement se dérouler durant cette seconde partie où les exploits de ce personnage ne nous laissent pas insensibles, et où un Mel Gibson déchaîné ne se prive pas de placer ses fameuses symboliques totalement dans le contexte, et filme avec une minutie incroyable chaque élément du script tout en évitant les fameux clichés patriotiques américains .
Le tout est accompagnée d'une musique de Rupert Gregson Williams qui, je dois le reconnaître, prouve qu'il sait faire de très belles choses quand il le veut ( même si on y reconnaît par moment un mélange de Hans Zimmer et de son frangin, Harry Gregson Williams ) .
Nous sommes donc bel et bien face à une magnifique oeuvre du 7ème art, probablement l'un des films de guerre les plus réussis où beauté et horreur ne font qu'un; une merveille signée donc Mad Mel qui ne cessera jamais de m'impressionner ... Une quasi perfection .