Avec Mel Gibson on sait que ce sera sanglant, épique et pieux en traitant de sujets souvent casse gueule. Sa carrière d'acteur semble assez plombée maintenant pour divers raisons l'obligeant à cachetonner dans des séries B ou des seconds rôles de luxe mais il fait parti des rares qui ont vraiment réussi leur passage derrière la caméra (Braveheart, Apocalypto).
La bande annonce comme souvent en dévoile trop sur l'histoire que l'on connaît donc avant de voir le film. En plus ya pas mal de réfèrences ou de scènes piochées dans d'autres films de guerre qui font déjà vu, la plus emblématique étant la revue d'effectifs dans le dortoir que Vince Vaughn fait glisser vers le comique contrairement à celle de Full metal jacket.
Ce dernier s'en sort toujours aussi bien dans son registre de prédilection du chambreur à grande gueule, Sam Worthington lui aussi est plutôt crédible en capitaine borné par contre j'ai un peu plus de mal avec Andrew Garfield.
Mais c'est surtout son personnage qui devient assez tête à claques vers la fin, au début ça fonctionne parce qu'on ne tire pas trop sur la corde sensible lors des scènes d'intimidation dans le camp d'entraînement. Par contre quand il sauve les blessés de la falaise on voit se dessiner son auréole au fur et à mesure jusqu'à ce qu'il devienne un véritable saint qui entend des voix comme Jeanne D'arc. Certes la dimension religieuse était annoncée dès le titre mais ce genre de béatification cinématographique ne passe pas très bien dans mon cas.
Les scènes de guerre sont impressionantes même si elles ne choquent pas autant que voulu sur les spectateurs habitués. Certains éléments semblent tout droit tirés d'un film de genre comme la moitié de corps utilisée en bouclier semi-humain ou le passage du "tire fesse", à se demander si la véracité annoncée est bien véridique.
On a même le droit aux témoignages d'archives façon Band of brothers lors du génèrique final. On retrouve le procédé dans pas mal de biopics ne serait-ce que pour voir la vraie tête (toujours moins glamour) du héros mais le mélange docu/fiction fait trop hybride par définition et casse l'adhésion.