Patriotisme et Religion sont les piliers des derniers œuvres du Mel Gibson derrière la caméra. Rien d’étonnant si l’on observe son parcours très héroïque. L’exemple qu’il reprend ici est sans prise de risque, dans le sens où l’objecteur de conscience sur lequel il se base pose tous les problèmes liés à son engagement et son intégrité dans un conflit aisément qualifiable sauvage.
C’est pourquoi le célèbre Desmond T. Doss, campé par un Andrew Garfield aux airs dociles et poétiques, représente tout un certain hommage. Son combat psychologique pour lui, sa famille et ses camarades sont mis à l’épreuve du sang et de la patience. Bien que cette justification provienne d’un sentiment familial modeste et peu convaincante dans la forme, le fond reste pertinent et cohérent avec ce qui suit.
Après avoir creusé son parcours parmi les diverses raisons morales et sociales, le jeune soldat prouve la véracité de son implication dépassant même le religieux qui se rattache à lui. Gibson nous sert alors la douleur d’un champ de bataille qui gronde d’un réalisme visuel et sonore, très poignant.
L’illustration de chair et de sang sacrifiés rompt momentanément avec la nature du projet et le choix d’un soldat Doss au sein d’une telle fureur. On acte pour un héroïsme hors du commun, enjolivé par sa touche universelle. Car oui, il n’oublie pas le point de vue de l’assaillant ici et il provient essentiellement du ciel. Toutefois, un plus pour les Américains qui enrôlent toute cette prouesse dans leur rang. Il n’y avait qu’Eastwood pour mettre en scène la manœuvre complémentaire.
Tout est ramené au soldat, remettant en doute son devoir malgré lui, comme tout à chacun qui se trouve innocent dans l’âme. Le massage reste patriotique comme annoncé. La vision extérieure d’un des pays libérateurs est difficilement abordable dans un sens.
« Tu Ne Tueras Point » (Hacksaw Ridge) évoque ainsi, par son titre, la conscience d’une guerre qui a déjà trop duré et où ses plaies nécessitent un soin d’urgence.