Tuer n'est pas très gentil

Ce Bond est symptomatique de la fin d'une époque durant laquelle les suites sortaient de l'usine MGM à un rythme de stakhanoviste (6 aventures de l'agent secret produites en 10 ans).

Rien de réellement surprenant donc si ce 15ème Bond sent pas mal le réchauffé et provoque plus d'ennui que d'excitation. Littéralement obnubilés par les retournements de situation, Richard Maibaum et Michael Wilson en ont oublié de vérifier que toute cette histoire tenait la route. Résultat, une intrigue tirée par les cheveux, pas franchement passionnante, très peu de rythme, un humour faiblard, des combats pathétiques tant les acteurs font attention à ne pas se faire mal, et voilà un opus qui peine à laisser une vraie empreinte dans la filmo bondienne.

Du moins jusqu'à la séquence en Afghanistan, qui fait plus que réveiller le film en offrant enfin un peu d'action décomplexée, de la tension, et quelques plans magnifiques tournés dans le désert marocain. Trop tard pour sauver les meubles, mais au moins on ne repartira pas le ventre vide.

C'est d'autant plus dommage que Timothy Dalton, dont la ressemblance avec Jon Hamm m'a frappé, campe un excellent Bond et se montre largement digne de ses glorieux prédécesseurs. A ses côtés, ou plutôt dans ses bras, Maryam D'Abo ne provoque pas le même enthousiasme. Affublée d'un accent ridicule, elle hérite de l'un des personnages féminins les plus agaçants et inutiles de la saga. Quant aux méchants, si leurs interprètes ne déméritent pas, leur caractère plus risible qu'inquiétant leur interdit une place dans la vitrine des grands génies du mal que Bond a dû affronter au cours de sa carrière.

Ouaip, il était temps que ça change...