Tuer n’est pas jouer marque l’arrivée de Timothy Dalton dans le rôle de James Bond après 7 films avec Roger Moore. John Glen, habitué de ce dernier, met en scène ce quinzième opus, et à part un nouvel acteur, rien ne vient enrailler la mécanique trop bien huilée de la célèbre saga.


Tuer n’est pas jouer fut d’abord proposé à Pierce Brosnan, ce dernier ayant emporté les suffrages d’Albert Broccoli, producteur emblématique de la saga devant Lambert Wilson, Sam Neil et Timothy Dalton. Empêché par sa série télé Les Enquêtes de Remington Steele, c’est Timothy Dalton qui décrochera finalement le rôle, pourtant désintéressé par ce dernier, l’ayant déjà refusé après le départ de Sean Connery, se trouvant à l’époque bien trop jeune. D’abord envisagé comme une préquelle, ce quatorzième opus suit malheureusement dans les lignes ce que la saga avait su offrir jusqu’à présent, ne misant son originalité que sur le nouveau visage du célèbre espion.


Tuer n’est pas jouer débute pourtant de la plus sèche des manières. Centré sur un seul véhicule, et une unique explosion, cette introduction se trouve quasiment dénuée de dialogues, mettant en lumière le jeu glacial et désintéressé d’un Timothy Dalton qui apportera une froideur nouvelle à James Bond. Replaçant l’espion comme un tueur dangereux et indomptable, la prestation de l’acteur se trouve être la seule vraie nouveauté du film du trop habitué John Glen, déjà à l’œuvre sur trois autres opus avec Roger Moore.


Tuer n’est pas jouer s’avère pourtant séduisant. En parcourant le globe, de l’Autriche à Tanger, au détour d’une poursuite sur un lac gelé réellement prenante, ce quatorzième opus joue avec toujours autant de maîtrise la carte du divertissement de haute volée. Si les antagonistes s’étaient cependant révélés plus impressionnants, cet opus ne se serait pas révélé être une mission aussi générique. Parce que malgré le rythme, Bond revisite une fois de plus des sentiers, aussi dépaysants soient-ils, déjà battus mille fois dans la saga.


Timothy Dalton peut jouer de sa désinvolture autant qu’il le veut, rien ne laissera paraître d’une saga attachée à ses codes, même avec une Aston Martin suréquipée avec siège éjectable. Tuer n’est pas jouer rejoue ainsi le même film avec un nouveau visage et délaisse la brutalité et la froideur qu’un nouveau visage pouvait offrir à la saga pour redémarrer avec un acteur plus jeune. Et ce n’est pas cette James Bond Girl, ici incarnée par Maryam d’Abo qui pourra prouver le contraire tant elle sert plutôt d’encombrement au récit qu’elle peut lui insuffler une personnalité et une direction.


Malgré un nouveau visage, c’est bel et malheureusement toujours le même moteur qui tourne dans ce Tuer n’est pas jouer. Restant, malgré des décors toujours aussi dépaysants, sur la même route, ce quatorzième opus nous rappelle que copier n’est pas gagner, mais bel et bien tricher.


Notre Focus consacré à Timothy Dalton dans la peau de James Bond par ici.
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QuentinBombarde
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le 23 oct. 2020

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