Un film à découvrir.
Carlo Lizzani est un réalisateur injustement méconnu en France. Homme de gauche, membre du parti communiste, formé au néo réalisme, il a notamment été assistant réalisateur sur Allemagne année zéro...
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le 1 mai 2018
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Carlo Lizzani est un réalisateur injustement méconnu en France. Homme de gauche, membre du parti communiste, formé au néo réalisme, il a notamment été assistant réalisateur sur Allemagne année zéro de Rossellini, scénariste de Riz amer de Giuseppe De Santis, et son film La chronique des pauvres amants, avec Marcello Mastroianni, a reçu le prix international du festival de Cannes en 1954. Il a aussi été le directeur de la Mostra de Venise de 1979 à 1982. Son thème privilégié est celui de la résistance antifasciste, notamment dans Le procès de Vérone (1963) et Les derniers jours de Mussolini (1974). Ce film est un témoignage des années de plomb en Italie, période ou extrême gauche et extrême droite plongent l'Italie dans le chaos. Il est inspiré d'un fait divers : un militant de gauche et sa petite amie, se promenant place San Babila à Milan, sont pris à partie par des jeunes néofascistes, chose assez fréquente à l'époque (votre serviteur en a même été victime en France à Nice), et finalement frappés à coups de couteau. Le jeune homme succombera à ses blessures mortelles. Le réalisateur, formé au néo réalisme et réalisateur aussi de plusieurs documentaires, adopte un style souvent proche du reportage et choisit des acteurs inconnus pour interpréter les jeunes fascistes. Le film est donc un curieux mélange de série B et de film politique qui suit la progression de la violence des jeunes néofascistes, débutant par le vandalisme des scooters et des vélomoteurs d'étudiants de gauche et se terminant par un meurtre, en passant par la tentative de poser une bombe dans un local d'un syndicat de gauche. Les néofascistes sont décrits comme des jeunes en manque de repères et d'amour familial, désœuvrés, misogynes (voir notamment l'entraînement au tir sur des silhouettes féminines avec des cibles en place des seins, de la bouche et du sexe !), voire pour certains impuissants. Il montre aussi une police volontairement aveugle, voire complice, qui ne veut pas se mouiller et une population qui assiste, abasourdie, à ces débordements sans réagir. Le caractère « documentaire » du film n'empêche pas une réalisation remarquable, le morceau de bravoure en terme cinématographique étant la longue séquence où les deux jeunes gens de gauche sont traqués puis agressés. Un film à découvrir !
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le 1 mai 2018
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