Well, this one could do with a friend. So could you.
Un tueur, trahi par son dernier employeur, cherche à se venger.
Effectivement, d'un point de vue contemporain, ce pitch sent bon le déjà-vu.
Mais il faut se rappeler que l'on est en 1942, ce qui fait du film un précurseur en matière de scénario.
Ce dernier est très proprement mis en images par Tuttle, réserve de bonnes scènes de suspense, des dialogues sympatoches et une galerie de personnages convaincante. On ne lui reprochera qu'une fin bien niaise, et un aspect patriotique (heureusement laissé au second plan) à l'intérêt discutable.
Mais la plus grosse qualité du métrage réside dans le personnage de Raven, son héros.
Son mutisme, son absence d'émotions visibles et la froideur de ses actes témoignent d'une quasi-absence de concessions aussi étonnante pour l'époque qu'appréciable aujourd'hui.
Et, si ces attributs ne constituent en fin de compte qu'une carapace protectrice, les moments où elle se craquèle sont assez rares et fins pour conserver subtilité et ambiguïté (très jolie et émouvante scène de confession).
De plus, l'interprétation qu'en fait Alan Ladd est fort talentueuse, et le propulsera très justement au rang de star.
Enfin, il s'agit sans doute de la principale source d'inspiration de Melville pour son Samouraï, et rien que ça, ça mérite le respect.
En résumé, un bon film noir, avec en prime la très belle Veronica Lake comme femme fatale.