Après 'The Danish Girl' j'avais hâte de retrouver Alicia Vikander dans un nouveau récit nordique. Cela dit, malgré un bon script, une intrigue bien tournée et parfois comique, je n'ai pas cru une seconde à l'histoire d'amour entre Sophia Sandvoort (Alicia Vikander) et le peintre Jan Van Loos (Dane DeHaan). Les deux acteurs sont bien entendu très séduisants et forment un joli couple, mais si c'est la seule raison qui poussent les personnages à tomber follement amoureux, je dis: REMBOURSEZ!
Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer ce film à 'Shakespeare in Love' où l'amour de Viola est la réponse au manque d'inspiration de William. Adulé par les femmes, il est rongé par le syndrome de la page blanche. Dans 'Tulip Fever' on ne connait rien de Jan - flanqué de ses deux acolytes: le séducteur Mattheus (Matthew Morrison) et le poivrot Gerrit (Zach Galifianakis) - avant qu'il soit commissionné par Cornelis Sandvoort (Christoph Waltz) pour peindre le portrait de sa femme.
Les scénaristes auraient eu intérêt à réunir le personnage de Jan et Mattheus en un seul pour donner plus de substance à son obsession pour Sophia. J'étais bien plus investie dans l'histoire d'amour de sa servante Maria (Holliday Grainger) et du vendeur de poisson Willem (Jack O'Connell) qui crèvent l'écran. Je salue également la performance de Zach Galifianakis et du directeur de la photographie, Eigil Bryld. Je me passerai de commentaires sur les quelques apparitions de Cara Delevingne, sans intérêt.
La fin du film n'a rien fait pour palier au manque total de vraisemblance dans la réaction des personnages. Tout est bien dans le meilleur des mondes, comme si la production avait décidé soudainement de changer de sujet. Harvey Weinstein, qui avait aussi produit 'Shakespeare in Love', serait bien avisé de laisser tomber son obsession du montage pour se concentrer sur la fondation du film: le script, et éviter les happy endings mal placés.