Turn me On ! est un premier film avec toutes les erreurs qui incombent à celui-ci. La bande annonce montre une image léchée rendue très froide à l'étalonnage, un rythme soutenu, des personnages attachants.
Le film s'ouvre sur une scène de masturbation féminine gentiment interrompue par l'arrivée de la maman de la demoiselle. Alma a quinze ans, en parait plus, et est un dérivé nordique du cliché de la naïve américaine victime de sa trop grande spontanéité. Elle est accompagnée de sa meilleure amie Sara aux yeux teintés de noir et qui prend parfois la place de deuxième rôle, elle-même dans l'ombre de sa grande-soeur qui se remet du gloss sur les lèvres à chaque séquence.
Turn me On ! est la preuve que ce qui fonctionne en littérature ne fonctionne pas forcément en film. Le réalisateur a du mal à mener la barque sur les 1h15 de film sans perdre un ou deux passagers. En effet, le profil de chaque personnage n'est pas développé, Alma passe du rire aux larmes et essaie de nous faire éprouver de la pitié quant à sa condition d'ado paumée, mais il n'en est rien. Malgré la justesse d'Helen Bergsholm, et la tentative de proximité grâce à la voix off ou encore l'accès à ses pensées les plus profondes, nous restons inerte face à sa condition qui représente tout ce que n'importe quel adolescent a déjà ressenti. Elle surfe sur les clichés des déboires comme la provocation, la fugue, entrainant le plus souvent un sentiment de ridicule face au contenu minimaliste des dialogues. La mise en scène manque de crédibilité, les différentes séquences se succèdent illogiquement pour finalement s'ouvrir sur un final digne des pires Happy end américains. Le réalisateur essaie d'approcher la vie des autres personnages, la mère d'Alma ou sa meilleure amie ont parfois le monopole de l'action, mais encore une fois tout est survolé, simpliste.

Turn me On ! a des bases scénaristique intéressantes, mais le rythme lent, lissé, les décors et les événements sans véritables fondements en font un simple premier essai qui aurait pu tenir en un court-métrage.
Evalia
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le 30 janv. 2012

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Evalia

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