Un Jodo décevant
J'adore l'univers de Jodorowsky dans ses BD et j'étais impatient de voir un de ses films mais Tusk n'est pas particulièrement réussi malgré une atmosphère spéciale. A voir par curiosité mais selon...
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le 30 juil. 2012
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Il manque "juste" la moitié du film. Tusk fait à peine plus d'une heure, on peut facilement deviner pourquoi : il manque une scène sur deux, on a des personnages qui apparaissent à l'autre bout de la jungle, un éléphant qui apparait au bord d'une cascade dès qu'il s'échappe d'une cage, qui est enchaîné puis libéré au plan d'après sans qu'on ait compris comment, qui frôle un autre éléphant qui est un cadavre ensanglanté au plan suivant... On se demande continuellement si on ne rate pas un épisode à chaque scène d'action. Mais ça, c'est si l'on arrive à suivre l'histoire malgré les finitions assez risibles. Tusk est donc un éléphant né en Inde le même jour que la fille d'un colon britannique, et tous deux lient une très forte amitié, par-delà les années passées loin des yeux (mais près du cœur). Mais l'éléphant n'est pas un animal adapté à la vie en cage (comme aucun autre, évidemment), et voici que le pachyderme se fait la malle, en même temps que la fille qui tient tête à son "capitaliste de père" (si l'on ne comprend pas la critique anti-capitaliste de Jodorowsky, même dans ce conte pour enfants, c'est qu'on est sourd et aveugle). De cette histoire, on n'en retient principalement que la niaiserie et la kitscherie absolues, en faisant (on présente d'avance nos excuses aux fans inconditionnels du réalisateur) un pur nanar. On repense à cette belle blonde qui hurle en boucle "RICHAAAAAARD !!!" d'une voix suraigüe, à ce saut d'un figurant qui donnerait des suées à tout gardien de but qui est censé être un homme "projeté par l'éléphant", à ce caméraman qui court comme un décérébré autour de la scène du bisou (ambiance tourniquet quand vous aviez 8 ans... Le vomito n'est pas loin), à cette actrice étonnamment doublée par un homme (un camionneur qui fume trois paquets par jours, à l'entendre) jusqu'à ce qu'on comprenne pourquoi elle dit ostensiblement "qu'elle vend des hot-dogs" (pour les deux du fond : la saucisse entre les deux pains... Oui, c'est aussi fin que ça, on a soupiré lourdement. Vanne grivoise gratos, et très datée : c'est fait). Tusk nous a fait involontairement sourire, entre deux passages niaiseux et ennuyeux, mal truqués, avec d'incessantes ellipses ("On n'a pas eu le temps de tout tourner", le monteur en PLS) qui nous font cligner des yeux toutes les deux minutes, incrédule qu'on est devant ce film où il manque pas mal de plans, et avec une morale très "Jodorowsky" : vous voyez ce gars qui avait tout, une belle villa, des domestiques, un élevage, une fille aimante, bref, une vie confortable ? Il finit en slip, se fait moine, et sa fille se barre avec "RICHAAAAAARD", parce que "c'est ça, être heureux". Ok, Jodo, nous, on veut bien la villa.
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il y a 5 jours
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