Cette critique est bourrée de spoils sur Twin Peaks (film, saisons 1,2 et 3) mais également sur Mulholland Drive.
le 31 mai dernier fut un grand jour, il marquait le retour en salle obscure du vilain petit canard de la filmographie de Lynch en version restaurée 4K accompagnée d'une poignée d'autre film du réal (Erasherhead, Blu Velvet, Mulholland Drive). Ces restauration des classique de Lynch m'ont permis de contempler Mullholland Drive sous sont plus belle angle, me perdre dans l'étouffante obscurité d'Erasherhead, me laisser séduire par les femmes fatales de Blue Velvet, mais aussi (et surtout), redécouvrir Fire Walk With Me.
Fire Walk With Me est un film charnière et très important dans la carrière du réal (malgré un accueil critique et commercial relativement mitigé). En effet, ce film marque un tournant dans la filmographie de Lynch. C'est à partir de ce dernier que Lynch pensera ses films comme de véritables dédales psychologique, faisant appel à la réflexion et où l’interprétation du spectateur est fortement sollicitée (voir indispensable) pour rendre cohérent le scénario.
Nous sommes en novembre 2016, je contemple pour la première foie le pré-quel de ma série préférée, réalisé par un de mes réal Préféré. À l'époque, le film m'avait un peu laissé septique, à mi chemin entre l'émerveillement et la déception. Les mois passent et Twin Peaks saisons 3 arrive à grands pas accompagné d'une grosse "vague de hype". Je décide donc de me faire un petit marathon Twin Peaks, incluant fatalement FWM ressortant en salle plus ou moins a la même période, une parfaite occasion d'achever ce "marathon" de la plus belle des manières.
Cette séance a à été une très grosse claque, me faisant clairement revenir sur mon premier avis mitigé. Je pence que ce film prend réellement tout son sens sur grand écran, accompagné d'un son puissant. On commencera d’ailleurs par parler de ce dernier car c'est le son qui m'a le plus marqué lors de cette séance.
À l'image de l’intégralité de la filmographie de Lynch, Twin Peaks est un film très sonore. Le son est au centre du film, voir même du scénario. Alors que dans Elephant Man ou Erasheared, le son véhicule l'émotion (la musique et l'ambiance sonore parle à la place des personnages) dans Twin Peaks Fire Walk With Me il a une fonction supplémentaire. Le bruit est une clef permettant de "comprendre" ce qui se passe à l'écran. Je m'explique, par exemples dans FWM, le montage montre un ventilateur avant chaque apparition de "Bob". Nous associons donc naturellement le ventilateur et le son de ce dernier à "Bob". Sur la fin du film, Lynch n'a plus besoin de nous montrer le ventilateur, le simple bruit de ce dernier nous fait penser à "Bob". Il indique ensuite grâce à ce bruitage la présence de "Bob" tout en nous montrant Leland, le spectateur fait donc instinctivement le lien entre "Bob" et Leland (avant même que Lynch nous le dévoile "officiellement" à travers la très malaisante scène du viol). Les exemple de ce travail autour du bruitage sont légion dans FWM et se constatent dans beaucoup d'autres films de Lynch (comme dans Mullholland Drive où la réverb sur la sonnerie du téléphone au début du film nous indiques que les scènes qui suivent sont tirées d'un rêve). Je trouve que c'est dans FWM qu'il est le plus pertinent.
Badalamenti oblige, la bande originale est somptueuse, avec pour light-motif : faire du complexe avec du simple. Elle marrie plutôt bien la pop avec le jazz et le rock alternatif/industriel de Lynch. Étant assez proche de celle de la série (tant sur la qualité que sur l’originalité) je vous renvoie à ma critique sur l'OST de cette dernière. On relèvera simplement la place et puissance du titre "The Voice Of Love" lors de la scène finale dans la black lodge, voguant entre mélancolie, nostalgie et apaisement.
FWM est très violant, très glauque et très dérangeant (mention spécial pour la scène du meurtre de Laura, extrêmement choquante, limite horrifique) ... mais c'est ce que l'on cherche lorce que l'on regarde ce genre de film. Le film utilise énormément de symboles (le scénario repose d’ailleurs dans sont intégralité sur ces derniers) et se trouvera être bien utiles à la compréhension de la 3 ème saison. Le film joue également habillement sur les contrastes pour décupler la puissance émotionnelles de différentes scènes (comme dans le final dans la black lodge, une des plus de belle scène du film, où la tristesse se mélange à la mélancolie et la joie, puisant toute sa puissance dans l'horreur montrée lors la scène précédente, ultra stressante et débordante de violence). Inutile de parler de la qualité de la mise en scène (une bombe esthétique) lorsqu'on connait Lynch. En bref c'est extrêmement bien filmé, tous les plants est somptueux et la lumière est à couper le souffle ! Le jeux des acteur colle parfaitement avec l'univers, flirtant subtilement avec le sur-jeu voulu (pour coller au mieux avec l'univers du film). On notera, la performance époustouflante de Sheryl Lee, d'une puissance rare, dans FWM elle est simplement hallucinante !!
Pour conclure, amateur de la série Twin Peaks, je ne peux que vous conseiller de voir ce film, mais pas en Streaming option qualité dégueulasse. A mon goût, il faut réellement le voir en bonne qualité et avec un bon son pour en apprécier toutes les subtilités de ce film.je vais résumer en deux mots mon ressentis lorce que je suis sortis du cinémas : "coup de cœur" !
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Je profite de cette critique, pour revenir rapidement sur la 3 ème saison de la série. Cette dernière est a mon goût géniale ! Je ne m’attarderais pas sur l'épisode 8 qui fut un grand moment de cinéma (mais à la télévision), ni sur la très belle ost, et encore moins sur le déroutant épisode 18 (plutôt controversé) et beaucoup plus explicite qu'il n'y parait. Je voulais simplement écrire, que j'ai trouvé cette dernière saison géniale bien qu'assez peu accessible (nécessitant d'avoir vu les deux premières saisons mais également le film). A titre personnel, je trouve que la série ne pouvait pas rêver meilleur conclusion que celle du dernier épisode. Merci Lynch pour ces 3 saisons et ce film qui m'ont réellement transporté dans un autre univers ou le rêve flirt dangereusement avec nos pires cauchemars. Lynch est un génie qui m'a fait voyagé entre la tristesse, la joie, l'émerveillement, le dégoût et l'horreur pour mon plus grand plaisir !