On prend la même équipe que Papy fait de la résistance et on recommence. À l’écriture, le trio Christian Clavier, Martin Lamotte et Jean-Marie Poiré ; derrière la caméra, Jean-Marie Poiré ; devant la caméra, Clavier et Lamotte en tête de gondole de la génération du Splendid et Philippe Noiret, Bernard Blier et Marina Vlady pour incarner l’ancienne génération. Déjà, à mes yeux, peu convaincant lors du précédent film, l’attelage se vautre ici dans les grandes largeurs. Comme toujours avec Poiré à partir de Papy fait de la résistance, tout doit filer à cent à l’heure. Ainsi, au détriment de l’histoire et des personnages, le rythme et l’action prennent les commandes. Le résultat, évidemment, donne le tournis et on sort de la projection totalement essoré. Et cela d’autant plus que le récit n’est qu’un prétexte à mille péripéties trop mécaniques pour réellement fonctionner.
Si Twist again à Moscou est, dans la grande période Clavier-Poiré qui s’ouvre en ce milieu des années 80, aujourd’hui totalement oublié, ce n’est pas par hasard. Ici, rien ne fonctionne. Et, surtout, rien n’est drôle. Pas davantage les situations que les dialogues. Pourtant, la distribution est des plus prestigieuses et les acteurs particulièrement savoureux, Bernard Blier et Jacques François, notamment, dans des rôles particulièrement bien allumés. Mais ce qui marchait à peu près dans Papy tourne à vide ici. Le personnage de Clavier est transparent et ôte un évident potentiel comique. Celui de Lamotte est trop caricatural et inexploité. Les personnages ne font qu’aller et venir dans un ballet peu lisible. La vision de l’Union Soviétique qui s’occidentalise est forcément aujourd’hui périmée.
Voilà donc une comédie ratée, jamais drôle, et terriblement fatigante. Son échec artistique évident éjectera Martin Lamotte de l’écriture des films suivants de Jean-Marie Poiré auquel participera seul Christian Clavier. Mes Meilleurs copains excepté, il conduira le duo à de grands succès avec des comédies survoltées qui, si elle se révéleront plus drôles que celle-ci, ne continueront qu’à fonctionner sur le principe du rythme endiablé. Un parti-pris pas forcément des plus judicieux en dépit du succès de certains titres, Les Visiteurs évidemment en tête.