C'était encore l'époque du communisme, avec ses particularismes, ses libertés individuelles restreintes, sa précarité économique, et les auteurs ne se privent pas de s'en amuser. Leur ironie satirique fait souvent mouche quand il s'agit d'évoquer (et même de façon crédible) les contingences de la planification ou les moeurs de camarades étroitement surveillés.
Précisément, les petites combines au marché noir et la direction libérale d'Igor Tataiev (Philippe Noiret) à la tête d'un grand hôtel moscovite, sont menacées par un contrôleur fiscal particulièrement pugnace (Martin Lamotte, très drôle en fonctionnaire zélé récitant sa leçon de soviétique fanatique). Ses ennuis ne font que commencer.
La comédie de boulevard, très mouvementée, intègre alors la satire dans une combinaison comique plutôt réussie. Face au psychorigides apparatchiks du régime, Tataiev , harcelé de toute part, est un camarade un peu débordé, et c'est tant mieux tant il est vil et couard!
Dans l'esprit, le film rappelle "Papy fait de la résistance", où déjà toute une famille était aux prises avec de méchants sbires, de la gestapo en l'occurrence. C'était aussi et encore l'époque où le duo Poiré-Clavier n'en faisait pas des tonnes...